PLUME. Une toute nouvelle maison d’édition vient de voir le jour à Toulouse. Fondées par deux bénévoles passionnés, les éditions du Carnet à spirale prônent le court et les liens privilégiés avec les auteurs. Elles publient cinq livres dont la plupart sont des premiers romans.
De gauche à droite et de haut en bas : Emile Castillejos, David Pascaud, Gilles Monchoux, Florian Oger, Dominique Terrier, les premiers auteurs publiés par les Editions du Carnet à spirale.Pour les lecteurs, ce ne sont peut-être que de potentielles découvertes de plus dans un océan de propositions littéraires. Mais pour eux, c’est un véritable accouchement. En publiant leurs cinq premiers livres d’un coup, Marie-Cécile Fourès et Benoît Bourbon viennent tout juste de signer l’acte de naissance officiel d’une toute nouvelle maison d’édition à Toulouse, Les Editions du carnet à spirale. « On les attendait depuis longtemps et le fait d’avoir enfin pu les toucher, les sentir, les feuilleter est un grand moment d’émotion », confirme Marie-Cécile Fourès. Cela fait plus d’un an et demi que les deux compères se sont lancés dans ce projet. « Nous sommes tous les deux auteurs amateurs et nous avons tout simplement eu l’envie d’apporter à d’autres ce que nous n’avons pas eu, à savoir une structure à taille humaine pour les accompagner et créer de vrais liens », poursuit celle qui, comme son collègue, est également animatrice, comédienne et metteur en scène de théâtre.
Les Editions du carnet à spirale sont donc nées sous forme d’association et les premiers livres financés sur les fonds propres des deux fondateurs bénévoles. Une folie dans le monde de l’édition d’autant que pour se compliquer la tâche, ces derniers ont décidé de travailler uniquement avec des partenaires – correcteurs, graphistes, imprimeurs, attachés de presse, maquettistes, vidéastes, photographes – locaux. Et comme dans toute aventure, les premières galères n’ont pas tardé à pointer le bout de leur nez. À cause d’un faux bond de dernière minute, les livres ne seront distribués nationalement qu’à partir de janvier 2018. « En attendant, nous allons faire de la vente directe », positive Marie-Cécile Fourès.
Les auteurs, eux, ne seront pas uniquement Toulousains. Les seuls mots d’ordre du premier appel à textes étaient : du court et de la fiction. « Nous sommes friands de formats courts. Il y a un côté éphémère très agréable. Or, en France, le genre de la nouvelle n’est pas très prisé », souligne l’éditrice. Une centaine de réponses ont afflué de partout en France, décortiqués ensuite par un comité de lecture constitué de 40 personnes. Cinq livres ont donc émergé au final : un roman, un polar, un livre jeunesse et deux recueils de nouvelles. Le début d’une nouvelle phase pour les Editions du carnet à spirale : « Il y a eu énormément de retours avec chaque auteur pour corriger le texte et le retravailler, toujours avec leur accord. C’est un échange très chronophage mais très intéressant. »
Très fiers de leurs trouvailles, Marie-Cécile Fourès et Benoît Bourbon doivent désormais assurer la partie la moins romantique de l’aventure : faire en sorte que les livres se vendent. Plusieurs séances de dédicace vont ainsi être organisées d’ici la fin de l’année et dans le même temps, la maison d’édition va s’atteler à chercher des partenaires pour professionnaliser la structure. Car le pari a beau paraître audacieux, il part d’une réelle conviction : « Les livres existeront toujours. »
https://editionsducarnetaspirale.com
Pour tous les goûts
Au menu de la première fournée des Editions du carnet à spirale : “Revenir” de Florian Oger, roman autour de la mémoire, “Tuez-moi demain” de Dominique Terrier, polar plein d’humour, “Valises, tranches de vies” signées David Pascaud, “Le paradis est un enfer comme les autres”, plongée dans l’univers anxiogène d’Émile Castillejos et “Les Révoltés de Noël”, rétrospective anticonformiste des contes de Noël de Gilles Monchoux.
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