Détermination. Même si certaines tractations en matière de gouvernance ont encore lieu, le projet du parc d’activités des Portes du Tarn poursuit son développement. Thierry Carcenac, PDG de la Société publique locale d’aménagement (SPLA) en charge du projet, et président du conseil départemental du Tarn, fait un bilan à mi-étape.
Thierry Carcenac, pouvez-vous faire le point sur les avancées du projet en lui-même ?
Les Portes du Tarn ont été pensées initialement lorsque l’autoroute A68, vers Albi, a été construite et où un échangeur était prévu pour le contournement de St Sulpice. Une zone d’activité a alors été imaginée en 2007. La communauté de communes Tarn-Agout, à l’époque présidée par Jacques Esparbié, était prête à porter ce projet mais elle n’avait pas les capacités de le faire. Nous avons donc créé un Syndicat mixte, puis une SPLA, qui a pour objet l’aménagement de cette zone d’activité que sont les Portes du Tarn. Une zone d’aménagement différé a été créée sur plus de 200 hectares. Les débats qui ont eu lieu ont conduit à la réalisation d’une enquête publique pour une ZAC plus réduite (190 hectares). Cette dernière a été actée en 2014 par le préfet du Tarn et de Haute-Garonne puisqu’elle serait à cheval sur les deux départements, sur les communes de St Sulpice et de Buzet (Tarn-Agout). Mais les élections municipales ont conduit à des changements au sein des municipalités et de l’intercommunalité du Tarn-Agout. Le nouveau maire de Buzet, et son conseil municipal, ont alors demandé à quitter l’intercommunalité du Tarn-Agout, à laquelle St Sulpice appartient, pour rejoindre celle du Val d’Aïgo. La nouvelle municipalité de St Sulpice souhaitait donc redimensionner certains aspects. Nous les discutons aujourd’hui.
Quelles seraient les conséquences économiques pour le projet si Buzet changeait d’intercommunalité pour rejoindre une collectivité n’étant pas intégrée au projet ?
Les deux intercommunalités, la commune de Buzet, le Syndicat mixte et les préfets travaillent en ce moment pour trouver une entente qui perturberait le moins possible le développement du projet. Buzet faisant partie du Syndicat mixte casserait son contrat, alors que la commune détient des terrains concernés par les Portes du Tarn, cela aurait des effets sur les enveloppes budgétaires. Il aurait fallu que Buzet paye sa sortie. Mais il n’était pas question de l’envisager car elle reste intéressée par les retombées économiques ; de même que le Val d’Aïgo désormais. Il ne reste plus qu’à trouver les modalités de fonctionnement, et nous y arriverons. Nous avons jusqu’en janvier 2017 pour y parvenir. Personnellement, je suis très confiant.
On parle de 21 millions d’euros si les négociations n’aboutissent pas…
Au prorata des communes concernées, cela représenterait virtuellement 21 millions d’euros de moins si Buzet se retirait totalement du projet or, la commune ne le fera pas. Au vu des rencontres que nous avons menées, même si rien n’est acté pour le moment, je suis certain que les négociations ne remettront pas en cause le projet final.
« Les négociations ne remettront pas en cause le projet final »
Le Val d’Aïgo serait certes intéressé mais ils dénoncent un ticket d’entrée trop élevé…
On parle de 110 000 euros ! Pour l’instant, ils n’en voient pas les retours, cela leur semble donc énorme, et ils voudraient attendre que les choses soient lancées pour rejoindre le projet par la suite. Nous devons donc simplement trouver un accord financier.
Quels sont aujourd’hui les acteurs financiers des Portes du Tarn ?
Le Département, la communauté de communes Tarn-Agout, Val d’Aïgo qui devrait nous rejoindre. Nous avons également perçu des aides de la Région puisque nous avons déjà acté 1 million d’euros de participation et nous attendons encore une nouvelle enveloppe.
En termes de budget justement, que représentent les Portes du Tarn ?
Il s’agit d’un projet à 30 à 35 ans, qui inclut les infrastructures, notamment celles payées par le Département comme le contournement, et qui s’élève à près de 85 millions d’euros. Mais, étant donné que nous sommes en SPLA, nous sommes tenus de signer des contrats annuels et de vérifier la bonne tenue des budgets. Je souligne d’ailleurs que toutes les acquisitions de terrains se sont faites à l’amiable, il n’y a eu aucune expropriation.
Après les négociations, la première phase de travaux a été lancée, où en est-on ?
Le contournement a été lancé et nous terminons cet été le pont qui franchit la voie ferrée et par lequel sera fait l’accès à St Sulpice. De même, nous allons poursuivre vers Buzet, pour rejoindre la vieille RN88. Cette partie-là pourra donc être aménagée en 2017. Nous sommes tout à fait dans les temps. Maintenant, et pour les 30 ans à venir, il nous faudra trouver les entreprises qui pourraient venir s’installer.
Vous allez donc pouvoir commencer la phase de commercialisation ?
Nous avons d’ores et déjà des contacts et nous avons commencé une phase de précommercialisation dans laquelle nous avons discuté avec le groupe Vinovalie, qui a confirmé son arrivée. Nous avions également lancé les pourparlers avec CIMV mais cette entreprise Seveso 2 ne correspondait pas à notre projet. Nous avions accepté leur venue au départ, mais en revoyant le dossier dans le détail, il nous a paru excessif. Pour le reste, nous ne pouvons pas nous engagé nous ne sommes pas prêts à accueillir les entreprises qui voudront s’installer aussitôt leur contrat signé.
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