Cohérent. À 52 ans, Fréderic Marin combine son métier, activité physique et engagement : pour son assiette, pour sa famille, pour sa ville et pour la planète. Il est le nouveau porte-parole Europe Écologie Les Verts à Toulouse.
Par Anne Mignard
Un esprit sain dans un corps sain. Passionné de balades, Fréderic Marin observe la nature depuis son plus jeune âge, ses bienfaits comme ses dangers. C’est sur les sentiers tout proches de Montpellier qui l’a découverte. Passant des heures à la regarder, il a finalement choisi de lever la tête pour aller travailler. Vers les étoiles certes, mais surtout notre atmosphère, l’homme est ingénieur météorologiste chez Météo France. Depuis quarante ans, il observe les températures, l’humidité, le vent…tout ce qui se passe à 35 kilomètres au-dessus du sol. La pollution, il la voit sur son écran, cela explique en partie son engagement.
Fréderic Marin a d’abord choisi d’initier les citadins à la nature au sein de la Fédération Française Education Physique et Gym Volontaire. Depuis dix ans, il promène des gens le long du canal du Midi et leur explique les bienfaits de la marche à pied et l’intérêt de préserver des espaces verts. « La santé c’est aussi dans l’assiette qu’on la trouve », affirme-t-il. Très tôt, il se lance dans les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP). Grâce au réseau, il achète des légumes, des céréales et de la viande bio directement au producteur. Mais Fréderic Martin n’est pas un ‘‘ayatollah vert’’ : « Je ne m’éclaire pas à la bougie ». Il avoue se rendre régulièrement en grande surface et utiliser sa voiture, mais le moins souvent possible. Un plein lui suffit pour plusieurs mois. « Et ça marche, je mange bien et je fais de l’exercice, résultat, je ne suis jamais malade ».
« Les Toulousains veulent respirer »
Mais Fréderic Martin est inquiet pour la planète qu’il laisse à ses trois enfants. En 2010, quand apparait Europe Écologie Les Verts dans le paysage politique français, il tend l’oreille. Un an après, il se lance. Lui qui n’a jamais adhéré à un parti s’engage. « Mais attention pas question d’être candidat, sauf s’il manque un nom sur la liste ». Ce qui l’intéresse, c’est le débat, l’échange d’idées et le respect de la parole des militants. Il ne cherche pas « un maroquin comme certains » ! Le nouveau porte-parole déplore l’attitude des ministres Verts entrés au gouvernement : « Cela donne encore une fois une mauvaise image de la politique. Moi quand je me suis engagé chez EELV, mes voisins se sont interrogés et m’ont demandé quel mandat j’allais visé. Faire de la politique pour moi ce n’est pas ça, c’est s’engager pour son environnement, pour sa cité ».
À Toulouse, Fréderic Martin voudrait que les déplacements en bus et vélo soient mieux valorisés, en particulier en direction de la périphérie : « Passé 20h, impossible d’accéder au métro sans sa voiture dans de nombreux quartier. Et puis il n’y a pas assez d’espace vert. Rendez vous compte, on critique toujours Paris pour sa pollution, mais Toulouse est moins bien doté en parcs et jardins ». Il y a aussi le problème du logement. « On doit construire à Toulouse, mais pas n’importe comment ! Il faut arrêter de faire des cages à poules. Les Toulousains veulent respirer. »
L’engagement de Fréderic Martin ne se limite pas à sa ville. Il suit attentivement le dossier Notre dames des Landes tout comme le renouvellement du parc français des centrales nucléaires. Récemment il est allé manifester contre le projet Val Tolosa à Plaisance-du-Touch, il est aussi allé à Sivens. Une manière de concrétiser son engagement.
En trois dates
– 1983 : entrée à Météo France
– 2006 : il obtient son diplôme d’animateur pleine nature au sein de la Fédération Française Education Physique et Gym Volontaire
– 2011 : il entre chez EELV
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