VISION. Il y a 10 ans, Stéphane Bachelier créait sur un coup de tête son premier salon de coiffure, domaine auquel il ne connaissait rien. Depuis, ce passionné de sport a ouvert 12 autres magasins et mène sa barque en toute modestie.
Rien de tel que l’air pur du Comminges pour garder les pieds sur terre. À la tête d’une enseigne qui fête ses 10 ans, compte 13 salons, et connaît un chiffre d’affaires de plus de trois millions d’euros ainsi qu’une croissance de 12% par an, Stéphane Bachelier pourrait fanfaronner sur l’histoire du petit entrepreneur parti de rien. Au lieu de cela, le Saint-Gaudinois la joue plutôt modeste. Car la coiffure était loin d’être son rayon. Pendant ses études de droit à Toulouse, Stéphane Bachelier projette plutôt de travailler dans le marketing sportif, ce qu’il fera pendant un an à Paris, chez Havas Sport. Mais le retour à Toulouse en 2002 pour se rapprocher de sa compagne s’avère compliqué. « J’ai eu du mal à trouver du travail, c’était un peu la traversée du désert », avoue-t-il. La première oasis prendra la forme d’un poste d’enseignant en CFA, avant qu’une entreprise de Saint-Gaudens lui propose de créer son département Ressources Humaines. Deux jobs qu’il combine pendant deux ans. Alors qu’il découvre le monde de la coiffure auprès de certains élèves du CFA, l’organisation de l’entreprise disposant d’un siège et de succursales éclatées géographiquement lui donne des idées. À 30 ans, la lumière surgit et il décide de monter un salon de coiffure à Cazères, au grand étonnement de son entourage : « J‘ai eu une inspiration que je ne sais pas expliquer. C’est comme en amour, je l’ai fait de manière inconsciente ». D’abord adossé à une enseigne, Stéphane Bachelier prend véritablement son envol et crée Ysatis en 2006, en ouvrant son premier salon.
« Je suis un OVNI dans ce milieu »
Et le deuxième dans la foulée. « Je suis un OVNI dans ce milieu. Pour quelqu’un qui ne vient pas du tout de la coiffure, j’ai eu beaucoup de chance que ça marche tout de suite », explique l’entrepreneur. En vérité, l’homme a surtout passé un certain temps à analyser le marché et le comportement des consommateurs pour instaurer un concept qui lui ressemble : une offre tarifaire claire, pas de rendez-vous et des emplacements stratégiques dans les centres commerciaux d’entrée de villes moyennes comme Lannemezan, Tarbes, Pamiers, Muret ou L’Union. « J’ai pris les emplacements que personne ne voulait dans des villes désertées par les grosses enseignes », précise-t-il. Aujourd’hui, les projets sont nombreux : s’installer en galeries marchandes, percer le marché toulousain, élargir son concept à l’univers global de la beauté… Sans toutefois s’emporter : « On avance tranquillement. Je refuse beaucoup de projets car il faut rester cohérent », assure le patron qui bien qu’il ait réussi dans la coiffure n’a jamais perdu de vue son premier amour, le sport et le foot en particulier. Quelque peu usé par son expérience à la présidence du club de foot de Saint-Gaudens, il rêverait désormais de s’investir dans un club de haut niveau.
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