Handicap. Le principe de l’accessibilité généralisée à tout et pour tous était posée en 2005 avec le vote d’une loi dédiée. Si une prise de conscience globale a eu lieu, les mesures concrètes tardent encore à être mises en place. A Toulouse, Tisséo-SMTC prend des mesures, mais peut-être pas suffisantes…
Par Myriam Balavoine
Depuis 2009, le Syndicat Mixte des Transports en Commun (SMTC) œuvre à faciliter l’accès au transport aux personnes « fragilisées » sur le réseau urbain Tisséo. Avec 33 millions d’euros investis dans le Schéma Directeur d’Accessibilité, l’institution toulousaine a entamé l’aménagement des arrêts de bus, la formation des conducteurs et agents commerciaux, l’adaptation des portillons PMR, la mise aux normes des escaliers du métro et la rénovation des matériels roulants. Au-delà de ces équipements, le SMTC développe une application mobile, l’audiodescription des stations de métro ou encore le renforcement de la signalétique.
Ainsi, en 2015, le bilan est donné : « les matériels roulants Métro-Tram-Bus sont accessibles à 100%, 38 stations de métro et 48 stations tramway sont accessibles à 100%, 60% des 3 600 arrêts bus sont accessibles » cite Jean-Claude Bernard, coordonnateur de l’accessibilité du réseau urbain. Un investissement de 20 millions d’euros supplémentaires est prévu pour la mise en accessibilité de 1000 arrêts de bus d’ici à 2018. Considérant cette problématique comme un enjeu fort, Jean-Claude Bernard s’attache à « mettre en place des solutions universelles de manière inclusive afin de rendre service au plus grand nombre. »
Le SMTC est donc conscient de l’importance d’un travail en cohérence avec ses partenaires et d’une concertation auprès des publics concernés pour une meilleure expertise. C’est cet aspect que souligne Odile Maurin, représentante départementale de l’Association des Paralysés de France : « Le dialogue est important pour éviter les erreurs d’appréciation. La loi de 2005 prévoit une obligation, non couteuse, concernant la concertation et le diagnostic quant aux efforts à faire sur l’accessibilité pour tous ». Pour elle, le bilan est tout autre : en retard.
« Mettre en place des solutions universelles »
L’Association des Paralysés de France déplore cette situation et pour l’illustrer, a conduit une grande enquête auprès des communes de plus de 5 000 habitants en Haute-Garonne afin de déterminer leur niveau de volontarisme politique. « Il s’agit de mettre en évidence la volonté politique et la bonne foi locale, et de mesurer le respect de la loi par ces communes, notamment en termes de mise en place des instances de concertation et de diagnostics » explique Odile Maurin.
Globalement, le résultat est moyen avec 32 des 45 communes ayant répondu à l’étude qui n’obtiennent pas la moyenne. La représentante associative concède à la ville de Toulouse un certain effort réalisé, notamment dans le processus de concertation mais maintient ses positions sur le constat global de l’accessibilité en France. « Aujourd’hui, ce n’est pas possible d’habiter partout en France lorsque l’on est en situation de handicap. Certaines communes ne se sentent pas concernées, c’est un discours que l’on ne veut plus entendre. Ce recul de l’application de la loi et de ses délais est scandaleux » conclut-elle.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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