MOBILISATION. Dans une semaine débutera la COP21 à Paris. Un sommet crucial pour l’avenir, pas toujours bien compris. Pour rendre les enjeux de la conférence plus lisibles, et donc les décideurs plus responsables, le PDG d’Icom, Daniel Luciani et Cécile Varin, journaliste de métier en charge des contenus éditoriaux à Icom, ont fédéré une équipe toulousaine autour des enjeux du développement durable. Une rédaction éphémère, à la pointe des nouvelles technologies d’information et de communication, au service du climat.
Par Laurie Mécréant
Après Varsovie en 2013 et Lima en 2014, la 21e conférence des Nations unies sur les changements climatiques dite ‘’COP21’’ se tiendra au Bourget du 30 novembre au 11 décembre 2015. Pendant la première semaine du sommet, l’équipe toulousaine de Place to B va tout faire pour nous informer sur les négociations et nous préparer à la deuxième semaine de débats, celle où tout se cristallise.
Place to B est né à l’initiative d’Anne-Sophie Novel. Journaliste spécialiste de l’économie collaborative, elle a constaté à la COP16, la fameuse conférence de Copenhague en 2009, que les journalistes, soit ne maitrisaient pas bien leur sujet soit ne s’adressaient qu’à un public d’initiés. Voilà ce qui l’a poussée à lancer Place to B, dont l’objectif est de « raconter, vulgariser, valoriser et vivre le climat différemment des stéréotypes véhiculés habituellement, soit très anxiogènes, soit très complexes à comprendre », comme nous l’explique Daniel Luciani, PDG de l’agence de communication toulousaine ICOM, à l’origine de la déclinaison toulousaine du mouvement. « La volonté nationale, c’est d’arriver rendre le climat plus sexy, plus pédagogique, plus accessible ».
Avec un noyau dur d’une trentaine de personnes, Place to B Toulouse entend à la fois informer en temps réel sur les discussions du Bourget et proposer des outils innovants, pédagogiques, créatifs, culturels et ludiques à destination des communicants, des dirigeants et d’un public plus large pour s’approprier les enjeux de la conférence. Pour cela, une rédaction éphémère menée par Cécile Varin réalisera quotidiennement un journal de 30 minutes accessible sur le site placetob-toulouse.org, une newsletter et du scribing en temps réel. Surnommée « FabLab de l’info », cette rédaction hétéroclite réunira des réalisateurs, des journalistes reporter d’image, des journaliste web, des journalistes indépendants et des community manager. Grâce à son indépendance, un style « plus punchy et des outils innovants comme la datavisualisation ou les gif animés », Cécile Varin entend « toucher une audience plus large sur des questions climatiques qui n’intéressent personne».
En parallèle, le programme d’activités est chargé : des master class pour mieux comprendre la COP21, des creative factory pour inventer de nouvelles manières de communiquer, des simulations de conférence pour comprendre les différents points de vue, un concert et deux évènements phares, la journée enfance et le procès de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises).
À l’exception d’un subside inespéré de la mairie de 5000€ pour couvrir quelques dépenses, il n’y a aucun partenaire financier. Le matériel est prêté et la centaine de personnes mobilisées travaille bénévolement. « Pas question d’en faire un enjeu financier ou de greenwashing », voilà le parti pris de l’organisateur. « Au-delà des évènements malheureux et terribles qu’on a vécus, la mutation du climat est tellement exceptionnelle qu’elle valait bien la mobilisation du plus grand nombre.» Pour l’équipe de Place to B, il y a un réel enjeu, « la vocation du projet est que la communauté du développement durable à Toulouse s’organise sur le sujet, qu’elle soit demain encore plus attentive et soudée pour faire pression positivement sur les décisions politiques et sur les choix des entreprises.»
Si le 4 décembre vous n’y comprenez toujours rien au climat, cette fois, vous n’aurez plus d’excuse !
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