Stationnement. Les riverains s’inquiètent du retour des véhicules le long du marché couvert de Saint-Cyprien, une zone rendue piétonne en 2011. La mairie assure suivre le sujet, notamment dans le cadre de l’opération Cœurs de quartier.
Est-il à nouveau permis de se garer sur la place Roguet ? La réponse de Betrand Serp, le maire de quartier, est claire : «Il existe un accord factuel avec les commerçants pour leur permettre de charger et décharger leurs produits. Mais nous n’avons pas autorisé le stationnement. L’idée n’est pas de revenir sur la piétonnisation instaurée en 2011.» Pourtant, sur cette petite esplanade qui longe le marché couvert de Saint-Cyprien, les riverains constatent le retour de véhicules garés sauvagement. Et ce donc, malgré l’installation de bornes escamotables par l’ancienne municipalité il y a cinq ans.
Souhaitée par certains commerçants, refusée par d’autres, la réouverture de la place Roguet aux voitures – aussi bien pour la circulation que pour le stationnement – est loin de faire l’unanimité dans le quartier. «Au départ, l’interdiction était respectée mais ce n’est plus le cas. Il y a beaucoup d’habitants qui apprécieraient de pouvoir se poser sur cette allée si des bancs étaient installés. Et pourquoi ne pas envisager l’extension de la terrasse du café situé à l’angle de la rue ?» suggère Jean-Claude Coustel, représentant de l’association 2 pieds 2 roues, qui défend la mobilité douce en ville. Ce dernier s’inquiète cependant de la possible mise en place d’une expérimentation de stationnement minute. Un projet réfuté pour l’heure par la mairie. «Aucune décision n’a été prise et nous attendons les retours d’une étude très complète qui sera terminée à la fin du premier semestre», précise Bertrand Serp.
« Redynamiser le marché »
Cette étude est réalisée dans le cadre du vaste plan Cœurs de quartier, dévoilé récemment, qui prévoit de booster l’activité commerciale dans les faubourgs toulousains d’ici 2020. Alors que le marché Saint-Cyprien est en perte de vitesse depuis plusieurs années et fait notamment face à la concurrence de quatre supérettes voisines, le secteur fait partie des cibles prioritaires. La piétonnisation instaurée par l’ancienne municipalité, qui s’inscrivait dans le cadre plus global de la rénovation de la halle, était déjà une tentative de donner un nouveau souffle.
«La problématique est complexe. Et la question n’est pas de savoir s’il faut autoriser le stationnement mais plutôt de redynamiser ce marché», appuie l’élu. Dans l’intervalle, ce dernier va tout de même tenter d’apporter une première réponse : «Je vais écrire à Indigo (ex-Vinci, le concessionnaire du parking sous-terrain de Saint-Cyprien, Ndlr), afin de voir s’il est possible de négocier des tarifs préférentiels pour les clients du marché.»
Une idée approuvée par Jean-Claude Coustel. Et le représentant de 2 pieds 2 roues, qui note que le stationnement sauvage s’étend à toute la zone, propose même d’aller plus loin : «Lors de la rénovation du marché, la possibilité d’élargir les trottoirs n’a pas été retenue. Or, il est parfois difficile pour les clients de circuler à pied», explique-t-il. Avant d’évoquer son souhait d’intégrer la halle Saint-Cyrpien – «un édifice avec un vrai caractère» – à la candidature de Toulouse au patrimoine mondial de l’Unesco ainsi qu’au projet de l’architecte catalan Joan Busquets, chargé de redessiner le centre-ville.
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