Préhistorien spécialiste de l’Homo sapiens, Nicolas Teyssandier s’est penché sur les grandes premières de l’humanité. Premier outil, premier meurtre, premier mot… Ce chercheur au CNRS de Toulouse publie l’inventaire de ‘’Nos premières fois’’, ce vendredi 5 avril, aux éditions La Ville brûle.
Nicolas Teyssandier, auteur de Nos premières fois © Juliette JemTardif. C’est sur les bancs de l’université que Nicolas Teyssandier tombe nez à nez avec l’archéologie. « Je n’ai pas eu de vocation pour la préhistoire. Je me cherchais sans trop savoir ce que j’allais faire. J’étais à la fac de Nanterre, dans un cursus d’histoire, et un jour, un enseignant nous a parlé de chantiers de fouilles qu’il organisait l’été. Ce fut une rencontre décisive qui a pourtant été le fruit du hasard », raconte-t-il.
Ancêtres. L’apprenti archéologue donne ses premiers coups de pioche à Bergerac, en Dordogne. Un site où les hommes préhistoriques ont laissé des milliers de silex taillés près de 40 000 ans avant notre ère. « J’avais tout juste 19 ans. J’ai immédiatement été conquis par l’ébullition qui régnait autour du chantier. Nous avons pratiquement vécu en communauté pendant un mois. J’écoutais avidement les anciens qui partageaient leur savoir », ajoute-t-il.
Exploration. Le jeune homme se spécialise alors dans l’étude des comportements techniques, sociaux et culturels de l’Homo sapiens, notre ancêtre direct. Une fois son doctorat en poche, l’expert en taille de silex s’installe à Toulouse où l’attend un poste d’enseignant. Il intègre ainsi le CNRS et Traces, un laboratoire de recherche archéologique en plein développement. Mongolie, Afrique du Sud… Les rencontres et les expéditions s’enchaînent. « L’aventure, le voyage et le côté humain sont fondamentaux », souligne le scientifique.
Traces. BD, documentaire, ouvrages collectifs… Nicolas Teyssandier multiplie les expériences et les collaborations. « J’ai toujours aimé écrire même si je n’avais pas nécessairement la prétention d’être publié. Mais surtout, j’ai toujours aimé parler de la préhistoire. Vulgariser mon travail et le partager avec le plus grand nombre. Mon métier m’offre énormément de possibilités et j’essaie d’en profiter au maximum », se félicite le scientifique. Son dernier livre nous propose un savoureux inventaire de premières fois, « à la Prévert », retraçant l’histoire de l’invention de l’Homme par lui-même.
Nicolas Teyssandier, Nos premières fois, Éditions la ville brûle.
192 pages, 20€, parution le 5 avril 2019
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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