Un rapport de la Chambre régionale des comptes d’Occitanie montre que si le soutien financier des collectivités à la corrida à Nîmes reste modeste, leur engagement institutionnel demeure significatif, notamment à travers la gestion des arènes et l’organisation des événements taurins.
La Chambre régionale des comptes (CRC) d’Occitanie a publié, jeudi 6 mars, un rapport analysant le soutien public à la tauromachie à Nîmes (Gard). L’étude, qui couvre la période 2019-2023, met en lumière un engagement financier public « modeste » mais « une forte implication des collectivités » locales dans l’organisation des corridas et férias.
Nîmes, place taurine majeure en France, accueille chaque année deux férias, celles de Pentecôte et des vendanges. Selon le rapport de la CRC, le coût net des arènes pour la municipalité s’élève à sept millions d’euros sur la période étudiée, alors même que l’organisation des spectacles tauromachiques repose essentiellement sur des acteurs privés et associatifs.
La ville a délégué la gestion des corridas à la société privée SCP France, qui en assume le risque d’exploitation. La redevance versée par cette dernière à la commune a atteint 601 000 euros sur cinq ans, couvrant largement les 464 000 euros de dépenses municipales dédiées à ces événements, incluant l’organisation des spectacles (266 000 euros) et la promotion de la tauromachie (198 000 euros). Par ailleurs, deux associations bénéficient d’un soutien public à hauteur de 135 500 euros, et la communauté d’agglomération Nîmes Métropole finance un festival amateur pour un coût de 477 000 euros.
L’exploitation des spectacles tauromachiques est structurellement déficitaire, selon le rapport. « Même si des éléments conjoncturels l’expliquent partiellement, les sujétions imposées par la commune concourent au déséquilibre structurel de son activité », écrit ainsi la Chambre régionale des comptes. « Au regard des fragilités que rencontrent ces acteurs privés et compte tenu de la volonté affichée de soutenir l’activité tauromachique, la commune de Nîmes comme la communauté d’agglomération Nîmes Métropole devraient clarifier leur stratégie en matière de programmation et d’organisation des spectacles tauromachiques, afin de donner un cadre plus clair à leurs partenaires. »
La CRC souligne par ailleurs que, si la corrida reste une composante historique des festivités locales, son poids s’efface derrière celui des férias. En 2023, celles-ci ont attiré 1,9 million de visiteurs, contre 100 000 spectateurs pour les spectacles tauromachiques. Enfin, six recommandations ont été formulées, portant notamment sur la nécessité de fiabiliser les comptes des associations, d’améliorer le contrôle des subventions et d’adapter la politique tarifaire des spectacles tauromachiques afin de garantir une meilleure viabilité financière du modèle nîmois.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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