Ce week-end du 24 et 25 septembre, se tenait sur l’aéroport de Francazal à Cugnaux, l’un des plus importants meetings aériens de la région, celui Des Étoiles et des ailes. Un événement, organisé par l’association éponyme, en partenariat avec EDEIS gestionnaire de la plateforme de Toulouse Francazal et Toulouse Métropole, qui aura ravi les passionnés d’aviation, mais qui a également choqué les défenseurs de la transition écologique, comme Rémi Démersseman, président de la Cité de la RSE à Toulouse, qui est également le directeur de publication du Journal Toulousain. Il s’en explique dans une tribune libre.
Mon épouse est la première à aimer les meetings aériens. Grande fan de “Top Gun”, elle a pris beaucoup de plaisir à regarder la suite au cinéma. Elle est de cette génération-là qui a grandi avec Tom Cruise, contente de voir Maverick en se disant que c’est tout de même un film qui a dû couter cher. Mais c’est fini. Le plaisir sans prise de conscience, juste le plaisir, ce n’est plus possible, derrière il y a des conséquences.
Alors quand arrive le meeting aérien de Francazal, elle se dit que c’est beau à voir, techniquement beau, prouesse technique et technologique. Mais sommes-nous encore dans une période où l’on peut se permettre ça ? Au moment où nous allons une nouvelle fois changer d’heure et décaler nos rythmes de vie pour économiser de l’énergie, alors que la population est culpabilisée, invitée à mettre des pulls cet hiver, stressée à l’idée de coupures de chauffage ou de fermetures d’entreprises faute de gaz, est-il raisonnable d’autoriser le gaspillage de tonnes de kérosène et le dégagement de tonnes de CO2 ?
Mon épouse est pleine de cet éco-anxiété qu’on lui implante. Comment pouvons-nous vivre le fait d’être d’un côté complexés, culpabilisés individuellement, jusqu’au fond de nos maisons, et accepter que nos élus laissent un événement de ce type avoir lieu sur notre territoire ?
Alors bien sûr il va falloir que nous changions nos pratiques. Je discutais avec le vendeur d’une grande enseigne de bricolage qui me disait son malheur si, comme il l’avait lu dans un journal local, les stations de ski des Pyrénées devaient fermer par manque d’électricité pour faire fonctionner les remontées mécaniques. « Vous imaginez ! Ca va être la révolution si on ne peut plus aller skier ! On accepte de travailler comme des c… pour pouvoir avoir ce plaisir le week-end ! »
Bien sûr, c’est plus confortable d’avoir une seule poubelle où tout jeter. C’est plus confortable de regarder un meeting aérien sans se demander quel est le bilan carbone ou les conséquences au niveau environnemental. On se satisfait juste de l’instant présent, du “Whaou !”, sans se soucier de rien.
Production de CO2, utilisation massive de kérosène et mise sous tension des habitants. Tout cela n’est pas très responsable. Toulouse Métropole, partenaire du meeting de Francazal, a-t-elle une politique de responsabilité ?
Rémi Démersseman, président de la Cité de la RSE
La Cité de la RSE : Impulsée par la Fondation Oïkos, la Cite de la RSE est un organisme qui a pour ambition d’apporter un cadre pédagogique et des solutions indispensables aux mutations sociales, sociétales et environnementales des entreprises.
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