La France insoumise utilise l’image de personnalités opposées à ses idées, comme le maire de Toulouse et la présidente de la Région Occitanie, pour inciter à voter aux élections européennes. Une stratégie qui suscite l’indignation.
La dernière campagne de communication de la France insoumise ne laisse pas indifférent. Le mouvement créé par Jean-Luc Mélenchon partage sur ses réseaux sociaux une série d’affiches pour inciter ses sympathisants à s’inscrire sur les listes électorales afin de pouvoir voter lors des prochaines élections européennes.
Pour attirer l’attention, cette campagne met en scène, sans leur accord, des personnalités politiques, médiathèques ou issues du monde des affaires, ne partageant pas ses idées. Parmi elles, l’ex-Premier ministre Manuel Valls, l’homme d’affaires Bernard Arnault, ou encore la journaliste Nathalie Saint-Cricq, dont l’employeur, le groupe France Télévisions, portera l’affaire devant les tribunaux. « Les riches », « les racistes » et « les golfeurs » sont aussi pointés. Sur les visuels, il est écrit que ces personnes votent. Vient ensuite une question : « et vous ? ».
Fait notable, cette campagne est aussi déclinée au niveau local en Haute-Garonne. Ainsi, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, la présidente de la région Occitanie Carole Delga et la sénatrice haut-garonnaise Brigitte Micouleau ont aussi droit à leur affiche.
« De prime abord, cette campagne des mélanchonistes sur les réseaux sociaux prétend inciter les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales et à voter. Mais le vrai but qu’elle poursuit est de dénigrer des personnes par un traitement graphique qui peut prêter à sourire », estime le maire de Toulouse à propos des visuels partagés par La France insoumise.
« Comme souvent, les Insoumis ciblent des personnes pour susciter la haine. Loin du débat d’idées et des échanges respectueux, le but est de jeter en pâture des personnalités vouées à la vindicte. Notre démocratie malade mérite mieux, des débats de fond sur les vrais problèmes vécus par nos concitoyens et notre pays », poursuit Jean-Luc Moudenc.
Même son de cloche du côté de la Région Occitanie. « La méthode n’est pas discutable, elle est scandaleuse », estime Kamel Chibli, le vice-président à la collectivité régionale. « Quand nous voulons pousser les gens à voter sur l’Europe, nous leur donnons des arguments sur l’Europe. Nous ne cherchons pas des boucs émissaires ! »
« Je qualifie ça d’ignoble et dégoutant. C’est toujours la même méthode qui consiste à cibler les personnalités politiques. Quand nous ne pensons pas pareil, nous sommes mis sur le banc des accusés », déplore l’élu qui dénonce « une cible sur Carole Delga ». La collectivité se réserve la possibilité de porter plainte.
« Il n’y a strictement aucune attaque ou mise en cause personnelle dans cette campagne », s’est défendu Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, auprès de l’AFP, en évoquant l’utilisation de l’image de Nathalie Saint-Cricq. « Il s’agit seulement de sensibiliser les Français à l’inscription sur les listes électorales. » L’affiche qui utilise une photo de la sénatrice Brigitte Micouleau la présente cependant comme « anti-IVG ».
Pour sa part, François Piquemal, député LFI dans la quatrième circonscription de la Haute-Garonne, a partagé une publication sur X dans laquelle il regrette qu’une « campagne originale pour appeler les gens à voter » ne soit pas validée.
Le gouvernement ne fait aucune campagne sur l’abstention : ✔️
— François Piquemal (@FraPiquemal) March 1, 2024
Le maire de la bientôt 3ème ville de France fait supprimer 16 lieux de votes lui étant défavorables: ✔️
Nos gouvernants organisent sciemment l’abstention: ✔️
Une campagne originale pour appeler les gens à voter : ❌
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