La fondation Abbé-Pierre publie ce mardi 18 avril son éclairage sur l’état du mal-logement en Occitanie. Une succession de témoignages et d’analyses pour mettre en lumière les réalités multiples du quotidien des mal-logés, cachés derrière des chiffres toujours plus édifiants.
Ils s’appellent Franck, Jessica ou encore Jamal. Ces habitants de la région ont en commun de partager la même galère : celle d’un habitat insalubre, inadapté ou précaire. Au travers de leurs témoignages, regards de professionnels ou paroles de mal-logés, la Fondation Abbé-Pierre veut changer les statistiques. Publié ce mardi 18 avril, son Eclairage sur l’état du mal-logement montre la diversité des situations rencontrées par les habitants d’Occitanie. Certains vivent dans une passoire thermique, d’autres sont huit dans 30 mètres carrés. Parfois le toit menace de s’effondrer et parfois il n’y a pas de toit.
Selon le Parc Privé Potentiellement Indigne (PPPI), outil national de pré-repérage des logements indignes, il y en aurait plus de 180 000 dans la région, soit un logement sur 20 en moyenne. Avec quelques disparités. L’Aude, l’Ariège et le Gers comptent plus de 10% de logements indignes contre moins de 5% en Haute-Garonne et dans le Tarn-et-Garonne. L’an dernier, l’Agence Nationale de l’Habitat avait fixé un objectif de 425 logements réhabilités en Occitanie. Finalement, seuls 219 l’ont effectivement été.
Le rapport de la Fondation Abbé-Pierre met également l’accent sur les bidonvilles, « oubliés des politiques de lutte contre l’habitat indigne ». On en recense une soixantaine dans la région, principalement autour de Toulouse et Montpellier. Au total 1 641 personnes y vivent dont 505 enfants. Promiscuité, bruit, rats… et une infinité de dangers. Pour la fondation, Maria, jeune mère de deux enfants, témoigne : « Comme l’installation électrique est bricolée, souvent ça ne marche pas. Le risque, c’est aussi les incendies : une fois l’odeur de fumée m’a réveillée en pleine nuit. »
En parallèle du ralentissement de la construction de logements sociaux, le nombre de demandeurs ne cesse d’augmenter : +16,5% entre 2020 et 2022. L’Occitanie comptait 318 200 logements sociaux au 1er janvier 2022 dont 83% en collectif, ce qui représente une habitation sur dix. A la fin décembre 2022, sur les 121 840 demandes de logement social, seuls 24 760 ménages ont pu en obtenir un.
Sylvie Chamvoux-Maître, directrice de la Fondation Abbé-Pierre en Occitanie, dénonce une « situation insoutenable » due à « la chute de la production de logement social, la saturation des places d’hébergement et l’absence de propositions alternatives ». Elle ajoute qu’avec la hausse de la précarité, « les ménages modestes, même quand ils sont salariés, n’arrivent plus à se loger. »
Marie-Dominique Lacour
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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