Dans le cadre d’une enquête sur le maillage aéroportuaire français, la Cour des comptes s’est intéressée à plusieurs aéroports d’Occitanie. Elle relève plusieurs anomalies, notamment la concurrence entre des plateformes proches, le soutien public aux compagnies low cost et le bilan carbone défavorable.
Une enquête nationale des juridictions financières sur le maillage aéroportuaire français a conduit la Cour des comptes à s’intéresser à des aéroports de taille intermédiaire en Occitanie. Il n’est pas question de Toulouse-Blagnac ou des petits aérodromes, mais plutôt de Carcassonne ou encore Perpignan.
Un rapport sur le maillage aéroportuaire français a été publié le 15 juin. D’autres, sur les sociétés gestionnaires, comme la SPLAR (Carcassonne, Tarbes, Perpignan), ont été publiés ce mardi 18 juillet. Dans ces conclusions, l’institution pointe plusieurs situations problématiques. Notamment la proximité, et donc la concurrence, entre les plateformes aéroportuaires, la place du financement public et le soutien aux compagnies à bas coûts.
En Occitanie, la Cour des comptes pointe le cas des aéroports de Pau (Aquitaine) et de Tarbes, distants de seulement 50 km et qui se disputent la liaison vers Paris-Orly. « Les plateformes partagent en partie la même zone de chalandise et s’affrontent sur la liaison vers Orly. Il existe ainsi huit vols par semaine entre Pau et Paris-Orly entre 6h30 et 13h30 et douze par semaine entre Tarbes et Paris-Orly aux mêmes horaires », indique la Cour des comptes.
Celui de Carcassonne est dans une situation similaire. « Sa zone d’attraction est en effet partagée par cinq aéroports, faisant du département de l’Aude un des mieux desservis en Occitanie au plan aéroportuaire », fait remarquer la Cour des comptes. C’est aussi le cas des aéroports de Nîmes et Montpellier, également très proches géographiquement.
En conséquence, les aéroports sont sous-utilisés au regard de leur capacité. Celui de Tarbes accueille moins de 500 000 passagers par an alors que la plateforme peut en recevoir 1,5 million. Le nombre de sièges vides est conséquent, ce qui est négatif d’un point de vue environnemental.
Les aéroports intermédiaires sont soutenus par l’État et les régions, qui financent notamment les lignes d’aménagement du territoire (LAT) ou accordent des aides aux compagnies à bas coûts, pointe la Cour des comptes. C’est le cas de la liaison Tarbes-Orly, financée par l’État et les collectivités territoriales.
Le rapport dénonce certains contrats économiquement défavorables conclus avec les compagnies low cost, qui bénéficient d’une utilisation presque gratuite ou subventionnée du service aéroportuaire. Ryanair et une filiale ont reçu près de 33 millions d’euros entre 2017 et 2019 de la part de six aéroports : Béziers, Carcassonne, Nîmes, Perpignan, Rodez et Tarbes.
La Cour des comptes recommande à l’État d’harmoniser le maillage aéroportuaire français, en concertation avec les Régions. Elle suggère la création d’un “observatoire des aéroports” pour avoir une vision d’ensemble et une stratégie nationale aéroportuaire. Elle pointe également une nécessaire adaptation à la transition énergétique.
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