L’Occitanie est riche d’un patrimoine religieux reconnu et diversifié. Églises, cathédrales, abbayes, chapelles et autres basiliques parsèment la région. Mais si nombre d’entre elles s’imposent dans le paysage local et sont repérables de loin, certaines sont des plus discrètes… Non pas qu’elles ne soient pas importantes, mais elles n’ont pas l’apparence de leur usage. Voici une sélection de 9 églises situées en Occitanie… qui n’en ont pas l’air !
Chose assez rare pour être mentionnée, une église a été construite en 2024 à Toulouse. C’est dans le quartier de Borderouge que les 120 membres de la communauté paroissiale des Pères Blancs de France (missionnaires d’Afrique) peuvent désormais assister à la messe dans cet édifice religieux de style moderne. Réalisée par le cabinet d’architecture Chanson et Tryptique, elle répond aux attentes des fidèles, qui ont été consultés en amont. Ils avaient alors précisé vouloir « une église moderne, ronde, ouverte, avec un grand jardin, un parvis et un clocher qui se voit de loin ». C’est chose faite !
Dans le quartier Saint-François de Montpellier, s’élève une église dont l’architecture moderne, à l’allure d’une rampe de lancement et sa fusée, date de 1997. Il s’agit en réalité de la dernière version de cet édifice religieux car c’est en 1878 que la première église des Saints-François a été construite… en partie ! Les travaux n’ont en effet jamais été achevés. Leur finalisation a traîné et le bâtiment s’est tellement dégradé qu’il a fermé en 1994, puis a été détruit avant d’être à nouveau érigé, sous les directives de l’architecte Yves Van der Heyden. Baptisé église des Saints-François, il est dédié à Saint François d’Assise et à Saint François de Salles.
« Je me suis mis à ramasser des cailloux, puis des pierres un peu partout, puis j’ai cherché un maçon. Lui maçonnait, moi, je faisais le manœuvre… Je ramassais des galets, je taillais de belles pierres… Avec l’acharnement des chercheurs d’or. » C’est ainsi qu’a été bâtie, pierre par pierre, la chapelle Notre-Dame de la goutte, dans le petit village de Montardit en Ariège, par l’abbé Jean-Marie Piquemal. Au total, le curé aura mis 33 ans pour achever son œuvre, dont on a l’impression qu’elle a été façonnée il y a 400 ans, tout en arborant une architecture loufoque du XXe siècle.
La petite commune aveyronnaise de Sylvanès est réputée pour son abbaye cistercienne, mais elle dispose d’un autre lieu de culte… bien plus insolite. Installée au beau milieu de la forêt des Granges de Pessales, l’église orthodoxe a été construite en Russie, dans la pure tradition du VIIe siècle. Elle a ensuite été démontée, puis transportée en France, avant d’être ré-assemblée à Sylvanès, en 1993. Et ce, en suivant les techniques russes, c’est-à-dire sans boulon ni cheville. Une volonté du père André Gouzes, dominicain de l’Abbaye locale, qui après un voyage en Russie, est tombé en adoration devant ces églises en bois.
De l’extérieur, aucun signe évident de la présence d’un lieu de culte. Seul un parvis de pelouse bien tondue est visible. Construite sous l’esplanade du sanctuaire de Lourdes, à l’écart des perspectives des deux autres basiliques – l’Immaculée-Conception et Notre-Dame-du-Rosaire –, la basilique Saint-Pie-X se distingue par son caractère entièrement souterrain. Bâtie sous le gave de Pau, sa conception a représenté un défi technique majeur, nécessitant des solutions d’ingénierie avancées. Cet édifice monumental en béton armé a vu le jour sous la direction de l’architecte Pierre Vago, avec la collaboration de Pierre Pinsard et André Le Donné. Son design ellipsoïdal impressionne par ses dimensions : 201 mètres de long, 81 mètres de large, et une hauteur centrale de seulement 10 mètres. Elle peut accueillir jusqu’à 25 000 personnes.
Un observatoire ? Un mas provençal ? Un bâtiment municipal ? Cet édifice plutôt quelconque, « qui offre peu d’intérêt architectural » selon la Direction régionale de l’environnement Languedoc-Roussillon, est une chapelle ; celle de Notre-Dame des Auzils, aussi appelée Notre-Dame du Bon Secours. Mentionné dès 1080, le site abritait autrefois un prieuré où les moines se réunissaient pour la prière. La chapelle actuelle, édifiée en 1635, est devenue un point de repère spirituel pour les marins-pêcheurs qui, dès le lundi de Pentecôte, y affluaient en pèlerinage pour implorer protection avant leurs expéditions en mer. D’ailleurs, le long du chemin qui mène à la chapelle, 26 cénotaphes (tombes sans corps) ont été érigés pour rendre hommage aux marins disparus en mer.
Tel un phare sur la Méditerranée, l’église Notre-Dame-des-Anges se situe dans le port de Collioure (Pyrénées-Orientales). D’ailleurs, c’est bien sur un ancien phare que s’appuie désormais l’édifice. L’église médiévale de la commune a été détruite en 1673 sur ordre de Vauban, ingénieur militaire responsable des fortifications de Louis XIV, qui consent cependant à ce qu’une nouvelle soit construite, sur les récifs. Dans un même temps, il acte l’inutilité du port de Collioure au profit de celui de Port-Vendres. Ainsi, le village n’ayant plus usage de son phare, il est cédé et devient le clocher de l’église.
De style gothique, Notre-Dame-de-l’Assomption, situé à Simorre dans le Gers, ressemble plus à un château fort qu’à un lieu de culte. C’est là le résultat des multiples transformations que lui a infligé Viollet-le-Duc, architecte connu pour ses restaurations de monuments médiévaux. En effet, celui-ci a déposé la toiture de l’édifice existant pour rajouter des créneaux aux murs, y compris en haut du clocher. De même, des échauguettes ont été construites, modifiant ainsi son aspect extérieur et conférant au lieu un caractère d’église fortifiée.
Ce n’est pas à un concert que vous assisterez si vous vous rendez au 300 avenue de Bir Hakeim à Nîmes, mais bien à une messe. Seuls indices qui témoignent de la présence d’un lieu de culte : la tour de béton posée à quelques mètres de l’édifice qui tient lieu de clocher, et le pylône au bas des escaliers sur lequel a été installée une croix de Camargue. Imaginée par l’architecte gardois Joseph Massota, l’église, en forme d’amande, est construite en béton, laissant entrer la lumière par des verres de couleur, dont certains pivotent pour ouvrir les lieux.
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