Alors que le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé l’interdiction du port de l’abaya et du qamis dans les écoles, les différentes figures politiques d’Occitanie ont livré leur point de vue sur la question. Tour d’horizon.
À quelques jours de la rentrée scolaire, Gabriel Attal, fraîchement nommé ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, a dévoilé les nouveautés pour l’année 2023-2024. Sur TF1, il a annoncé l’interdiction du port de l’abaya et du qamis au sein des établissements scolaires afin de faire respecter à nouveau les principes de la laïcité. Cette mesure a suscité de vives réactions. Qu’en est-il de l’avis des élus d’Occitanie ?
De droite ou de gauche, nombreux sont les élus à avoir pris la parole sur le port de l’abayas au sein des écoles. En Occitanie, la présidente de la Région, Carole Delga (PS) s’est tournée vers les réseaux sociaux pour exprimer son soutien envers l’Éducation nationale. Elle rappelle que « l’interdiction de l’abaya ou du qamis à l’école, comme revendication religieuse, n’est que l’application de la loi de 2004. » L’élue ajoute tout de même : « Les principaux, proviseurs et enseignants ont besoin de clarté, de moyens et de soutien de leur hiérarchie. »
À Montpellier, le maire de la Ville, Michaël Delafosse (PS) émet les mêmes arguments que Carole Delga. Pour lui, « le principe de laïcité doit être affirmé avec clarté. La loi de 2004 interdit les symboles religieux dans le cadre scolaire. » Un sujet qui « doit faire consensus ».
Du côté de Toulouse, le premier magistrat de la Ville rose, Jean-Luc Moudenc (ex-LR) a « approuvé » l’interdiction de l’abaya dans les écoles. Il précise : « Parce que la porter dans l’enceinte d’une institution républicaine aussi emblématique que l’école constitue une provocation symbolique agressive. »
Des propos partagés par le maire de Perpignan, Louis Aliot (RN). Celui-ci en a profité pour proposer « l’expérimentation d’une tenue uniforme » dans les écoles de sa ville auprès de nos confrères de L’Indépendant.
Après l’annonce de l’interdiction de l’abaya dans les écoles, le rectorat de Toulouse a reçu les instructions de l’Éducation nationale. Et lors de la conférence de presse sur la rentrée scolaire, le recteur a expliqué que tous les parents recevront un courrier rappelant les devoirs de l’élève. Cela concernera notamment le principe de la laïcité et le fait que tout symbole religieux, qu’il soit vestimentaire ou autre, est interdit dans les établissements scolaires. « L’élève doit obéir à un certain nombre de règles, dont la laïcité », insiste le fonctionnaire.
Questionné sur le doute présent pour l’abaya, le rectorat précise que les chefs d’établissement pourront convoquer les élèves qui portent l’habit. Ils leur demanderont alors ce que représente le vêtement pour eux. Dans un premier temps, un dialogue sera mis en place. En cas de récidive, l’élève pourra faire l’objet d’une procédure disciplinaire pour acte portant atteinte aux principes de la République. Ces mesures ont notamment été actées par le décret du 16 août 2023.
Autre mesure notable : d’ici à 2025, 100% du personnel enseignants sera formé pour faire respecter la laïcité dans les écoles. L’objectif est de « donner des outils pour lutter contre les attaques aux valeurs républicaines ». Cependant, le recteur précise qu’il regrette que ce débat prenne place dans les établissements scolaires. Pour lui, seules les conditions d’apprentissage devraient être au cœur des dialogues.
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