Une étude pointe les difficultés et les dangers auxquels sont confrontés les jeunes en Occitanie dans leurs premières relations amoureuses. Manque d’éducation sexuelle, violences, jalousie sont notamment abordés.
C’est un constat édifiant que met en évidence un sondage sur l’éducation amoureuse et sexuelle* réalisé par OpinionWay pour Apprentis d’Auteuil. L’institut a interrogé 211 jeunes en Occitanie pour connaître leur avis et leur vécu à propos de l’amour et du sexe. L’étude révèle les difficultés et les dangers auxquels ils sont confrontés dans leurs premières relations amoureuses.
78% d’entre eux ont déjà eu des séances d’Éducation affective relationnelle et sexuelle (EARS). Mais seul 27% ont eu des cours exclusivement dédiés à ce sujet. Plus problématique : dans 22% des cas, cela n’a jamais été abordé alors que leur période de scolarité obligatoire est achevée.
Les défaillances en matière d’éducation sont perceptibles, par exemple dans la perception des relations amoureuses et du couple. En effet, les jeunes d’Occitanie ont parfois une définition de l’amour qui recouvre des pratiques problématiques.
89% des interrogés estiment que la fidélité est essentielle dans un couple. Mais ils sont aussi 43% à considérer que la jalousie est une preuve d’amour. Et parmi les sondés, 58% pensent qu’il est acceptable d’avoir les codes de téléphone de son ou de sa partenaire.
Il existe quelques différences entre les sexes. Ainsi, 16% des jeunes hommes jugent acceptable de montrer à leurs meilleurs amis les photos de leur partenaire nue. Un avis partagé par 4% des femmes. Aussi, 23% des femmes interrogées considèrent qu’il est acceptable d’avoir plusieurs partenaires sexuels en parallèle, contre 17% des hommes.
L’étude montre que la première relation amoureuse arrive en moyenne à 14 ans. Et le premier rapport sexuel se produit à 16 ans, en moyenne. Pour les garçons, comme pour les filles. Mais certains jeunes font part d’un sentiment d’obligation sexuelle. Il s’avère que 44% des sondés ont déjà accepté une relation sexuelle pour faire plaisir à leur partenaire, alors qu’ils n’en avaient pas envie. Cela concerne 54% des femmes et 34% des hommes. D’ailleurs, 21% des jeunes acceptent parce que leur partenaire s’énerve (23% des hommes, 20% des femmes).
Pire, 10% des jeunes interrogés en Occitanie disent avoir déjà subi un viol (11% des hommes, 10% des femmes), et 22% ont déjà vécu une agression sexuelle, comme des attouchements ou un baiser forcé (17% des hommes, 27% des femmes). Malheureusement, les victimes se heurtent à un manque d’accompagnement. L’étude révèle que 47% des jeunes ne se sont pas sentis soutenus lorsqu’ils en ont parlé, ou n’ont pas trouvé à qui en parler.
* L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne. Les interviews ont été réalisées du 22 juin au 10 juillet 2023. Les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d’incertitude : de 3,1 à 7,1 points pour un échantillon de 200 répondants.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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