Depuis plusieurs semaines maintenant, la Ville d’Agen a changé son plan d’éclairage public, notamment sur les extinctions nocturnes. Si ce changement était d’abord inscrit dans une logique de sobriété énergétique, il permet également de répondre à des enjeux de sécurité. Voici ce qu’il en est.
À Agen, la question de l’éclairage public n’est plus seulement une affaire de consommation énergétique. Depuis le 21 mars dernier, la Ville a revu son dispositif, dans un double objectif : « sécurité renforcée et sobriété énergétique ». Ainsi, le nouveau plan prévoit une continuité de l’éclairage dans certains secteurs jugés sensibles ou stratégiques, notamment autour du stade Armandie (boulevards Palissy, Victor Hugo, Sylvain Dumon), ainsi que dans les quartiers de la Gare et du Pin, désormais éclairés toute la nuit.
Autre changement notoire : l’extension de l’éclairage jusqu’à 2h du matin dans plusieurs quartiers tels que Rodrigues, Tapie, Barbusse, Bajon ou encore Sacré-Cœur.
Mais pourquoi la Ville d’Agen a-t-elle changé les modalités de l’éclairage public ? Ce choix intervient dans un climat tendu, marqué par une série d’incendies volontaires. Dans la nuit du 8 au 9 mars, puis celle du 15 au 16 mars, plusieurs véhicules ont été incendiés dans divers quartiers d’Agen. Ce qui représente un total de douze voitures brûlées en une semaine.
« Le caractère inhabituel, par sa violence et sa proximité temporelle, de ces événements a provoqué une inquiétude des Agenais, dans un contexte où la préoccupation sécuritaire est plus forte tant sur le territoire national qu’à l’international », a reconnu la municipalité lors d’une conférence de presse le 20 mars.
La Ville remarque également : aucun des incendies recensés ne s’est produit dans une zone alors éteinte. De plus, selon les chiffres de la Police nationale, la politique d’extinction engagée depuis 2024 ne s’est pas traduite par une hausse de la délinquance. Au contraire, une baisse de 7,39% des faits de délinquance générale et de 20 % des atteintes aux biens a été enregistrée.
Toutefois, les événements du mois de mars ont révélé certaines limites du plan initial. Clémence Brandolin-Robert, adjointe en charge du dossier, a supervisé un travail de fond sur la sectorisation et les dispositifs techniques, afin de rationaliser le système. « Ce plan manquait de cohérence et n’avait pas été suffisamment ajusté aux réalités du terrain. Nous avons donc revu les zones d’éclairage pour offrir plus de clarté et de sécurité », souligne-t-elle.
Les mesures s’inscrivent par ailleurs dans un plan plus large de réponse aux violences : renforcement des patrouilles de police municipale la nuit, recours à des agents de sécurité privés, actions de médiation dans les quartiers, et accompagnement des victimes. « Nous comprenons et partageons la colère et l’inquiétude des Agenais », a déclaré le maire lors de la conférence de presse.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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