Les soldes d’été 2024 ont débuté officiellement ce mercredi 26 juin en Drôme et en Ardèche et dureront jusqu’au 23 juillet. Cependant, pour certains commerçants du centre-ville de Valence, ces soldes arrivent trop tôt, notamment après un printemps pluvieux qui a affecté le moral des commerçants.
Bien que certaines enseignes aient déjà lancé des ventes privées, les indépendants, comme Laeticia Verdier, propriétaire de “Jolie Madame”, une boutique de prêt-à-porter pour femmes rondes, déplorent l’impact des promotions avant les soldes. “Si je rogne déjà sur ma marge avant les soldes, cela devient difficile, car je dois aussi couvrir mes frais fixes”, explique-t-elle. Elle mentionne aussi que la hausse des charges et des loyers a contraint un commerçant voisin à fermer boutique.
La situation est similaire pour Laurianne, propriétaire de “Merveill’home”, une boutique de décoration, qui a pris la décision de fermer à cause de l’augmentation de son loyer. “Je vais me concentrer sur la vente en ligne et les livraisons dans des magasins amis, en espérant pouvoir rouvrir un jour”, explique-t-elle.
De l’autre côté du centre-ville, Florence, qui vend du linge de maison haut de gamme, reconnaît que la météo pluvieuse a rendu les rues désertes, ce qui a eu un impact négatif sur les ventes. Malgré cela, elle reste optimiste grâce à une stratégie commerciale qui attire les clients lors des soldes. “Nos clients savent que nos promotions sont rares, donc ils viennent profiter des soldes”, affirme-t-elle.
En revanche, Manu Seinz, commerçant dans le prêt-à-porter depuis 30 ans, se montre plus sceptique. “L’habillement n’est plus une priorité, et avec la baisse du pouvoir d’achat, la météo défavorable et une politique économique incertaine, nos ventes sont en chute”, se désole-t-il. Même la fête des pères n’a pas permis de redresser la barre. “Avec les soldes privés et les promotions continuelles, il devient difficile de faire une marge”, ajoute-t-il.
Face à cette situation, certains commerçants s’interrogent sur la pertinence de la période des soldes. “Repousser la date des soldes permettrait de mieux écouler nos collections sans devoir brader dès le début de la saison”, plaide Laeticia. Cependant, elle déplore que les politiques ne semblent pas vouloir retarder cette date. Manu, bien que d’ordinaire optimiste, songe désormais sérieusement à arrêter son activité : “Je me donne jusqu’à la fin de l’année pour décider”, conclut-il.
Journal Toulousain
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