L’entreprise lotoise MH Industries annonce qu’elle renonce au projet de reprendre la fonderie Sam basée en Aveyron et placée en liquidation judiciaire.
Les trois cents salariés de l’ancienne fonderie Sam, basée dans l’Aveyron, sont une nouvelle fois sans solution. L’industriel lotois MH Industrie fait savoir qu’il renonce à son projet de reprendre l’entreprise placée en liquidation judiciaire depuis septembre 2021.
Le projet porté par le président de l’industriel, Matthieu Hède, connaît plusieurs obstacles. Le premier d’entre eux reste, sans surprise, l’absence de soutien de Renault. Le constructeur automobile était le principal client de la fonderie aveyronnaise. Pour le géant français, la page de la Sam est définitivement tournée.
« Malgré de notables avancées sur plusieurs volets et notamment sur la pertinence du modèle technico-économique à moyen terme, deux points majeurs restent bloquants. En effet, et malgré nos efforts en ce sens, nous ne sommes pas parvenus à convaincre le groupe Renault d’aider à l’amorçage du projet ; de plus, nous ne sommes pas non plus parvenus à sécuriser le financement total du projet. Enfin, la conjoncture internationale et son influence notamment sur les prix de l’énergie ont considérablement changé », explique Mathieu Hède dans les colonnes de La Dépêche du Midi.
L’échec de la reprise de la Sam par l’industriel lotois a déclenché la colère de la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga (PS) : « Je salue le travail accompli par le groupe MH Industries sur le projet d’activité de fonderie (…). Mais je regrette que ce projet ne puisse aboutir en raison du manque d’engagement de deux partenaires essentiels : Renault et l’État. »
« Renault, dont l’Etat est l’un des principaux actionnaires, s’est totalement désengagé du projet industriel de Viviez et n’a jamais formulé d’offre claire permettant l’émergence d’une fonderie dans des conditions sereines ; cela alors même que MH Industries s’était engagé à ne pas prolonger au-delà de cinq ans le lien commercial avec Renault tout en faisant une offre compétitive sur un volume d’affaires à hauteur de seulement huit millions par an », regrette Carole Delga.
Elle pointe également la responsabilité de l’État : « l’État central n’a pas pleinement joué son rôle ! Dans un dossier comme celui de la SAM, seul le volontarisme paie. Comment peut-on parler de réindustrialisation du pays, de souveraineté économique et laisser démanteler une activité de fonderie dont les industries du Sud de la France ont besoin ? »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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