Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les listes se revendiquant de la République en marche fleurissent à chaque scrutin. Pourtant, Toulouse n’a pas attendu l’éclosion du mouvement présidentiel pour voir des marcheurs partir à l’assaut du Capitole.
Presque chaque ville de France aura ses Marcheurs aux prochaines municipales. Un phénomène national et relativement récent puisque le président de la République a fondé son parti politique en avril 2016. Pourtant, Toulouse n’a pas attendu l’avènement de cette vague pour enfiler ses chaussures et se lancer, à grandes enjambées, dans une bataille électorale. En effet, en 2014 une liste Toulouse en Marche ! briguait déjà quelques sièges au Capitole. Une liste portée, entre autres, par… le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) qui, pour le coup, avait un pas d’avance sur le mouvement d’Emmanuel Macron.
Le temps d’un article, le JT s’est donc mué en fonctionnaire du célèbre ”Ministère des marches stupides” des Monty Pythons pour se pencher sur ce qui, derrière une référence piétonne commune, différencie ces deux manières d’appréhender cet art du déplacement bipède. « Ce n’est pas la même manière de marcher », réagit immédiatement Hegoa Garay, membre du NPA, qui partageait la tête de liste avec Ahmed Chouki lors de la première campagne de marcheurs toulousains. « C’était une liste soutenue par notre parti mais qui était essentiellement portée par des associations de quartiers et des représentants de la société civile. Une idée, comme celle de la marche, que nous avons eue bien avant Macron », s’amuse-t-elle. « Ce nom avait été le fruit de grandes discussions. Il représentait beaucoup de choses pour nous. La volonté d’avancer ensemble vers un monde meilleur, un rapport à la rue comme aux manifestations et, enfin, une référence à la Marche des beurs. Je ne crois pas que ce soit celle d’Emmanuel Macron. Sa manière de marcher est plus mécanique, elle tient plus du rouleau compresseur », observe la militante anticapitaliste, dont la liste avait comptabilisé 1,63 % des votes exprimés.
Hegoa Garay avoue avoir été surprise en découvrant l’intitulé du parti du président de la République. Ce dernier aurait-il pompé sa stratégie de communication sur celle du NPA ? « Bien que ce soit un hasard, ça nous a fait rire. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que des formations politiques partagent un même nom ou qu’elles récupèrent l’histoire du mouvement ouvrier », philosophe-t-elle. Alors, comment faire la différence, dans la Ville rose, entre un marcheur anticapitaliste et un marcheur macroniste ? La militante a son idée. « On le reconnaît à ce qui brille dans son regard. Chez l’un, c’est la perspective d’un monde meilleur. Chez l’autre, c’est la boucle de ses souliers », tranche Hegoa Garay qui est également membre de la direction nationale de son parti. Une chose est sûre, le NPA ne se relancerait pas, aujourd’hui, dans une campagne électorale sous la même bannière.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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