Oui, Toulouse aussi a sa pyramide. En plein cœur du quartier de la Reynerie, ce mystérieux monument fait depuis longtemps partie du décor… et il alimente tous les fantasmes.
Elle n’est pas ce que l’on appelle une œuvre pharaonique ni la septième merveille du monde, mais elle produit systématiquement son petit effet. En arrivant au pied de l’immeuble Erik Satie, dans le quartier de la Reynerie, on se retrouve nez à nez avec une pyramide de béton, d’environ 2,50 mètres de hauteur. « Je suis née ici et je l’ai toujours connue. Quand j’étais jeune, je jouais souvent dessus ! », lance Hanane Souaada, 39 ans, dont les fenêtres donnent directement sur le polyèdre. La structure est recouverte de fresques réalisées par le graffeur Nikko K.K.O, représentant un panda, une moto, un avion ou un petit garçon chinois. Une pyramide colorée manifestement destinée à un usage récréatif.
Non loin, sur une parcelle de 1 600 m2, des jardins partagés verdissent le paysage. Tout comme le mur végétal haut de 50 mètres, le plus grand de France, qui recouvre depuis quatre ans tout un pan de la façade de l’immeuble Erik Satie. Livré en 1972, ce dernier, notamment signé de l’architecte Georges Candilis, fait partie des Tripodes, les édifices les plus emblématiques du grand Mirail. Il compte 15 étages pour 268 logements. Une cité dans la ville, dont la pyramide est l’un des incontournables points de ralliement. « Personne ne veut la voir disparaître », confirme Fatima, trésorière de l’association Vivre au Satie. Il n’en est apparemment pas question, puisque le site vient d’être réhabilité et mis aux normes.
Fondatrice de La Gargouille, une structure qui organise des randonnées urbaines au cœur des quartiers de Toulouse, Catherine Bauville connaît particulièrement bien celui de la Reynerie, qui l’a vue naître. Il y a une quinzaine d’années, elle a eu l’occasion de rencontrer celle qui a imaginé le mystérieux polyèdre dual, dans les années 1980. « Nous étions en train de l’admirer quand cette dame, une urbaniste, m’a demandée si elle fonctionnait bien. Je n’ai pas trop compris ce qu’elle me disait…. À ce moment-là, des enfants sont venus jouer sur la pyramide et elle s’est écriée : “Oui, ça marche ! ». Elle avait voulu faire quelque chose de simple et de ludique pour les jeunes du quartier. Quelque chose de beau et de solide aussi, qui reste pour l’éternité… »
À ce stade de l’enquête, nul ne sait si, à l’instar de celles de Gizeh, de Khéops ou de Khéphren, la petite merveille de la Reynerie traversera les siècles. Ni si elle renferme des couloirs, des chambres cachées, des tombeaux de pharaons, ou leurs trésors.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires
Gérard ADIN le 22/02/2025 à 20:34
Bonjour,
Habitant la Champagne (la Région "qui pétille"), nous avons un neveu qui habite Toulouse et avons le projet de répondre à son invitation d'aller lui rendre visite au printemps prochain et passer quelques jours dans votre cité.
Votre article concernant la pyramide et le mur végétal ont retenu notre attention. Pouvez-vous nous donner le nom des rues dans lesquelles nous pourrons les trouver ?
Entre les multiples trésors à découvrir dans votre ville, nous trouverons un espace...
Merci de votre réponse.
P.S. Ne changez rien !
Votre JT est super ! On y trouve toujours des articles intéressants et il nous fait "visiter" la ville et suivre son actualité.
Cordiales et sincères amitiés champenoises,
Bernadette et Gérard ADIN
gadin51@hotmail.fr