Quatre Toulousains ont lancé, le 22 février dernier, “Allive” : une plateforme musicale où les abonnés visionnent des live sessions, mais aussi des concerts. L’objectif de l’initiative est de promouvoir les artistes confirmés, mais aussi de soutenir des artistes émergents en leur offrant visibilité et rémunération.
Allive est une sorte de « Netflix de la musique » selon les quatre Toulousains qui ont lancé la plateforme le 22 février dernier. À l’heure où toutes les salles de spectacle sont fermées, cette nouvelle offre a pour objectif de mettre en lumière des artistes confirmés, mais aussi de soutenir les artistes émergents. D’une part, elle promeut leur musique, leur assure une rémunération, et d’autre part, elle permet aux utilisateurs de découvrir différents styles musicaux : pop, rock, rap, métal, électro…
À l’origine de cette initiative ? Manuel Darrault, manager d’artistes, qui constate leur détresse depuis le début de l’épidémie de Covid-19. « Face à la crise, j’ai voulu trouver rapidement une solution pour les aider, notamment financièrement », explique-t-il. Aujourd’hui, il est directeur de Allive, cofondée avec trois de ses amis : Antoine Bonafé, Thomas Garcia et Antoine Garcia. « Nous n’avons pas vocation à nous substituer aux concerts, la chaleur d’un public est irremplaçable. Par contre, l’offre que nous proposons permet de donner de la visibilité à différents artistes, et surtout, de les rémunérer plus justement », souligne Manuel Darrault.
Les utilisateurs doivent s’abonner à Allive pour accéder aux contenus. Deux offres sont proposées : une à 4,99 euros par mois et une à 49,99 euros par an, sans engagement. Depuis un ordinateur, un téléphone ou une tablette, les abonnés peuvent ensuite écouter et visionner, sur le site, des live et des concerts produits par les artistes. Une application mobile devrait également être disponible avant l’été. Pour l’heure, une trentaine de vidéos sont proposées. Puis, tous les mois, les fondateurs publieront de nouveaux contenus. L’objectif de la plateforme est de compter 8 000 à 10 000 abonnés d’ici un an.
Pour apparaître sur la plateforme, les artistes doivent envoyer leurs vidéos à l’équipe d’Allive. Deux formats sont possibles : 30 minutes minimum pour les live ou un morceau de 3 minutes. Ensuite, l’équipe effectue une sélection. « Les seuls pré-requis sont une bonne qualité sonore et visuelle » affirme Manuel Darrault. L’entreprise devrait bientôt développer des livestreams, enregistrés en direct, ou bien produire leurs propres documentaires musicaux. « Allive a également vocation à devenir un incubateur d’artistes, où ils pourront être repérés par des professionnels », explique le directeur.
« En étant deux fois moins cher que les autres plateformes de diffusion, nous générons deux fois plus d’argent à destination des artistes », précise Manuel Darrault. La plateforme utilise la technologie du “User Centric“. Ainsi, sur un abonnement de 4,99 euros par mois, 1,09 euros (soit 23 %) est dédié à la rémunération des artistes. Cet argent est réparti proportionnellement en fonction du nombre d’écoutes : plus les internautes visionnent les vidéos d’un artiste, plus ce dernier sera rémunéré. « Nous essayons de faire comprendre que s’abonner, c’est permettre une rémunération plus juste », développe le fondateur de l’entreprise.
Allive est la première plateforme en Europe qui possède ce modèle économique. Toutes les autres, comme Deezer, Naspter ou Spotify par exemple, utilisent la technologie du “Data Centric”. Là, la rémunération est fixée en fonction de la notoriété de l’artiste. « Ce système est très inéquitable puisque les grands artistes gagnent beaucoup plus d’argent que les petits, même si le nombre d’écoutes est identique », souligne Manuel Darrault. Allive tente donc de rééquilibrer ce système, en distribuant l’argent en fonction de l’utilisation du contenu et non en fonction du nom de l’artiste qui l’a produit.
Alix Drouillat
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