Le 20 mars dernier, le cinéma Le Régent, à Saint-Gaudens, a organisé une séance test de projection qui a réuni près de 200 personnes. Aucun cas positif n’a été détecté depuis parmi les participants.
La séance au cinéma Le Régent de Saint-Gaudens, le 20 mars dernier, a été rendue possible grâce au décret du 29 octobre 2020, qui autorise les cinémas à faire des séances test au profit des distributeurs et dans le respect des protocoles sanitaires.
« Au départ, il s’agissait d’une réunion professionnelle en partenariat avec Pyramide, le distributeur du film Les Indes Galantes », explique Thomas Miquel, directeur adjoint du cinéma. « C’était aussi une façon de marquer le coup : la première fermeture due à l’épidémie a eu lieu il y a un an. Le protocole était très strict et notre objectif était de démontrer qu’avec ces conditions sanitaires, on pouvait projeter des séances au cinéma sans rencontrer plus de risques que dans des églises ou des supermarchés ».
Registre de coordonnées, contrôle du nombre de personnes, capacité réduite à 30% avec un fauteuil d’espacement entre les personnes, masque obligatoire, gel à l’entrée, système d’aération et de renouvellement de l’air de la salle permettant une circulation avec l’air extérieur… Le protocole de cette projection a été très strict.
« L’événement, une séance gratuite sur inscription, a réuni presque 200 personnes, qui étaient réparties sur 3 salles », indique Thomas Miquel. « Le registre a été conservé dans l’éventualité où un cas positif serait détecté parmi les participants, pour pouvoir remonter la piste ; mais à la suite de la projection, nous n’avons eu aucun retour. Nous considérons donc qu’il n’y a eu aucune contamination lors de l’événement ».
La salle indépendante, installée en ruralité, qui avait rouvert après le premier confinement, a voulu en quelque sorte « montrer l’exemple », démontrant qu’avec de la responsabilité et de l’organisation, une reprise des projections était possible. Grâce au décret du 29 octobre 2020, qui a permis une marge de manœuvre, Le Régent a voulu démontrer qu’il n’y a « pas plus de risques qu’ailleurs ».
Si les conditions actuelles ne permettent pas de renouveler l’expérience, la direction du Régent attend les prochaines annonces gouvernementales pour pouvoir se projeter. Comme l’a déclaré Emmanuel Macron le 15 avril dernier, la date de début de la réouverture des cinémas pourrait avoir lieu à partir de la mi-mai.
« Nous nous sentons un peu punis, qu’il s’agisse des cinémas ou des lieux culturels en général », explique Thomas Miquel. « Nous ne pouvons même pas organiser de séances pour les scolaires ; on ne nous a jamais offert de passerelle pour garder le lien, alors que ce serait possible. On parle de désarroi psychologique pour les jeunes, et on ne peut même pas organiser une projection pour eux, sur un film qu’ils pourraient étudier en classe. Nous sommes exploitants de salle de cinéma, c’est notre métier, et nous sommes relégués au dernier rang : on n’est même plus non essentiels, on est interdit ! Nous avons du mal à comprendre cette intransigeance que l’on vit comme une punition », conclut le directeur adjoint du Régent.
Laetitia Soula
Journaliste de presse écrite depuis plus de dix ans, Laëtitia Soula est rédactrice et photo-reporter. Polyvalente print et web, elle a également oeuvré comme secrétaire de rédaction et relations presse. Elle a travaillé pour divers titres de presse locale et collectivités territoriales (presse institutionnelle) à Paris, Marseille, en Bretagne, en Auvergne et dans le sud-ouest, avant de poser ses valises à Toulouse.
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