Alors que les temps sont durs pour la culture, la mairie a présenté la dynamique engagée en la matière à l’échelle de la Métropole. L’occasion de faire le point sur des projets emblématiques comme la naissance d’une cité des arts sur le site de La Grave ou l’extension du Château d’eau. La future Cité des arts prévue à La Grave est un des grands défis culturels identifiés par l’actuelle municipalité.
« Les projets culturels comme il y a 30 ou 40 ans, c’est fini. Désormais, il faut trouver de nouvelles recettes », a clairement annoncé Jean-Luc Moudenc la semaine dernière, lors de la présentation des perspectives des trois prochaines années de son mandat. Ainsi, les subventions ont beau être revues à la baisse, « aucun festival n’a été supprimé à Toulouse », a déclaré l’édile, qui s’est réjoui du pluralisme culturel de la ville et a appelé les acteurs à jouer la carte de la mutualisation des moyens.
Mutualiser, c’est ce que font aussi les collectivités avec la “métropolisation” de la culture. En 2016, de grands équipements comme le Théâtre du Capitole, le Théâtre national de Toulouse (TNT), La Cité de l’espace ou le Museum sont déjà passés sous la bannière de Toulouse Métropole. Ces derniers mois, une réflexion réunissant des artistes et des élus des 37 communes de la collectivité a été menée. Elle a permis de dégager cinq pôles d’actions : patrimoine, image, savoirs, cultures émergentes, musique. Rien de révolutionnaire mais une manière de faire un point sur les projets en cours et d’identifier des perspectives.
Le plus emblématique des dossiers est sans doute celui du site de La Grave, ensemble au cœur des objectifs stratégiques de la mairie dont la chapelle Saint-Joseph (le dôme) devrait accueillir d’ici deux ans une Cité des arts, envisagée comme un lieu d’expositions au rayonnement international. L’avenir de l’ancienne prison Saint-Michel est plus flou. Actuellement en phase d’étude, le projet de Cité de la musique avec un Grand Auditorium « ne sera faisable qu’à condition que le financement ne soit pas uniquement à la charge de la métropole », a précisé le Jean-Luc Moudenc. Autre cas à l’étude, celui de l’extension du Château d’eau pour accueillir le fonds du photographe Jean Dieuzaide. « Un véritable challenge technique », selon Francis Grass, adjoint au maire en charge de la culture.
Au rayon des perspectives, sont notamment évoqués un pôle danse regroupant le Centre de développement chorégraphique et le département danse de l’Institut supérieur des arts de Toulouse, un centre d’Arts nomades qui consisterait en un redéploiement de la galerie Croix-Baragnon, ou encore l’ouverture au public du Château de la Reynerie. Aucune précision n’a en revanche été apportée quant au sort réservé à des événements comme Toulouse d’été et surtout Rio Loco. Enfin, attendu comme un grand moment, le lancement de la Piste des géants aura bien lieu dans un an avec le réveil du fameux Minotaure en guise de temps fort.
Plusieurs objectifs transversaux ont aussi été définis : soutien à la création, diffusion de la culture à l’ensemble de la population, ambition internationale ou encore tourisme culturel et scientifique. « La culture représente plus de 11 000 emplois sur le territoire. C’est un secteur économique composé de toutes petites structures que nous accompagnons », a affirmé Francis Grass tout en assurant vouloir développer le mécénat qui s’est élevé à 1,1 M€ sur les derniers 18 mois pour les projets conduits par la collectivité.
Un budget gonflé
La Mairie et la Métropole affirment consacrer 292 € par habitant pour la culture. Or, il s’agit en réalité du budget cumulé des deux entités (144 M€ en tout) mais ramené uniquement à la population toulousaine (493 000). À l’échelle de l’ensemble des habitants de l’agglomération, soit près de 747 000 (Insee 2014), le budget pour la culture est donc plus proche de 192 € par habitant.
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