Voyageuse. Elle a reçu, le 2 février dernier, le Prix du Jury des Talents W9 et son album «Zanaka» est nommé aux Victoires de la musique 2016. L’auteure, compositrice et interprète d’origine toulousaine Jain, dont la musique résonne de multiples influences, est l’une des révélations de la scène française.
Son titre «Come» est sur toutes les ondes, et Jain se retrouve propulsée au rang de révélation de la scène française. Née à Toulouse, Jeanne, de son vrai nom, fait vibrer les corps et les cœurs, mêlant dans sa musique la joie la pop, l’acidité de l’électro et les rythmes endiablés de l’Afrique. Une fusion multiculturelle unique qu’elle a tissée au fil des années et de ses voyages, dus aux mutations de son père employé dans une compagnie pétrolière. Après Toulouse, elle déménage à Pau, où elle commence la batterie. Puis, à Dubai, elle découvre les percussions arabes et c’est finalement au Congo qu’elle écrit ses premières chansons. «C’est grâce à mes voyages que j’ai eu envie d’écrire. J’étais une adolescente qui vivait quelque chose, qui avait plein de choses à dire, les séparations avec les amis, les déménagements, le déracinement… J’ai découvert la musique africaine, ses rythmes, ses percussions, les sonorités orientales», explique Jain. C’est tout cela que l’on retrouve dans les chansons de la jeune fille d’à peine 24 ans à la maturité et au professionnalisme déjà avérés. Elle entame, après son baccalauréat, une école préparatoire en art, qu’elle envisage comme une sortie de secours, un bagage qui lui sera forcément utile. «Je ne savais pas encore si je voulais faire de la musique ou de l’art. Il valait donc mieux me concentrer sur les études. La musique et l’image vont ensemble, elles sont complémentaires, et je réutilise mes bases en graphisme. L’aspect visuel, c’est ce qui fait qu’un album est abouti ou pas», précise-t-elle.
« Ne pas m’enfermer dans des musiques que je n’aurais pas choisies »
Sur chacun de ses titres, la jeune chanteuse travaille avec son producteur Yodélice, qui l’a prise sous son aile et dont elle a fait la première partie durant une tournée d’un an. «Ça a été une rencontre magique, avec une entente artistique et humaine incroyable. C’est à ce moment-là que l’histoire a commencé. Il n’a pas cherché à prendre parti dans ce que je faisais, ni à le dénaturer, mais au contraire à me trouver et m’épanouir», souligne Jain avant que son rire cristallin ne résonne. Elle qui travaille au fur et à mesure, essaie beaucoup de choses sans idée préconçue au départ, laisse une part de chance et de hasard lorsqu’elle compose: «Cela me permet d’être libre et ne pas m’enfermer dans des musiques que je n’aurais pas choisies». Il est clair que cette chanteuse multiculturelle fait les choses comme elle l’entend et surtout, sait ce qu’elle fait. Dans son look de petite fille sage avec sa robe noire et blanche et ses baskets, elle pose sa voix chaude au timbre légèrement cassé sur des textes en anglais, puisque c’est la langue du voyage, et des rythmes éclectiques et joyeux. Tout cela lui vaut une réussite éclair: des festivals et de nombreuses apparitions télévisuelles en 2015, une nomination aux Victoires de la musique 2016 le Prix du Jury des Talents W9 et une tournée dans toute la France : «Elle n’est pas encore commencée, mais j’essaie de me discipliner, de bien dormir, m’organiser. Je faisais ma musique pour moi, c’est un rêve de pouvoir en vivre. Je suis très chanceuse et très bien entourée!»
Myriam Balavoine
Le + : Clins d’oeil
Un jour, Jeanne tombe sur une citation: «Ne sois pas déçue si tu perds, et ne deviens pas fier si tu gagnes». Un proverbe issu de la religion jaïn dont elle a adopté le nom. Quant au nom de son premier album «Zanaka» sorti en novembre dernier, il signifie «enfant» en malgache et constitue un hommage à sa mère, franco-malgache.
Infos: www.jain-music.com
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