Chorégraphe, danseur et directeur de la compagnie et du Centre de formation professionnelle toulousain qui portent son nom, James Carlès est aussi le créateur et le directeur artistique du festival “Danses et continents noirs”, qui se tiendra du 28 octobre au 10 novembre.
Axelle Szczygiel
© Franck Alix
Enfant, James Carlès est un hyperactif. « Je faisais beaucoup de sport, mais aussi de la musique, de la danse, des arts plastiques… Et j’adorais raconter des histoires ! » Très vite, la chorégraphie s’impose à lui. « Cela m’a permis de me canaliser, de rassembler toutes ces parties de moi-même. »
Suivant la volonté de ses parents, le jeune homme se lance toutefois dans des études d’ingénieur agronome… avant de faire volte-face. Il part alors se former auprès des grands noms de la danse, à New York et à Londres. « Pendant qu’en France, tout était encore très cloisonné, j’ai découvert des univers cosmopolites, où l’on enseignait indifféremment toutes les formes de danses. »
La création de la compagnie et du Centre James Carlès en 1998 répond au départ à un questionnement identitaire très personnel. « Par mes origines camerounaises, je me suis toujours senti proche de la culture noire. Mais rien dans mon environnement ne me reliait à cette partie de moi-même. Je voulais donc explorer les lieux de jonctions entre les danses, les rythmes et les philosophies africaines avec celles de l’Occident. » Il sait aujourd’hui que l’identité d’un individu n’est pas toujours liée à son origine géographique et souhaite donc que chaque danseur puisse se nourrir de toutes les cultures, noires et occidentales, pour se forger la sienne.
Le répertoire de sa compagnie est riche d’une cinquantaine de pièces de sa création et d’auteurs. « Mes choix s’orientent toujours vers des oeuvres qui ont eu un impact dans l’histoire de la danse, influençant plusieurs générations de chorégraphes. » Il cite notamment Ostrich, du Sierra Léonais Asadata Dafora, qui fut le premier à mettre en scène des danses africaines sur une scène occidentale.
James Carlès a fondé, en 2008, le festival Danses et continents noirs pour mettre en lumière l’apport souvent méconnu des afros descendants dans la danse contemporaine. Cette 19e édition questionnera le rôle du sacré. « Des créations telles que “Vêpres”, sur l’origine spirituelle du gospel, ou encore “Viens tel que tu es”, conférence dansée autour des fondements du hip-hop, sont accessibles au grand public », indique le chorégraphe.
La rédaction
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