Pas de marque ou de logo… Juste un curieux inventaire poétique. Pendant deux semaines, les panneaux publicitaires de la ville de Toulouse accueillent de surprenantes affiches. Dans le cadre de l’événement ‘’La poésie est dans la rue’’, organisé par la Cave Poésie du 5 au 19 février, les promeneurs pourront découvrir les vers de l’auteur et éditeur Éric Arlix.
La poésie est dans la rue © Éric Arlix« Quand la poésie quitte les salons et descend dans la rue, c’est ainsi qu’elle cesse de faire le trottoir », peut-on parfois lire sur les murs. Un graffiti à l’image du projet ‘’La Poésie est dans la rue’’ que mène la Cave Poésie depuis 2016. Cette année encore, pour sa cinquième édition, du 5 au 19 février, ce lieu emblématique de création et de diffusion d’une littérature fuyant les sentiers battus investit les panneaux publicitaires de la Ville rose pour partager des textes inspirants avec les passants.
Après la plasticienne Fabienne Yvert ou l’incontournable auteur toulousain Serge Pey qui avaient prêté leur plume à ce projet d’utilité publique et poétique, c’est au tour du ‘’chercheur de forme’’ Éric Arlix de s’attaquer à la mise en vers des panneaux publicitaires. Une démarche pleine de cohérence pour cet écrivain et éditeur fasciné par la novlangue (langage visant à anéantir la pensée, ndlr) et les modèles contemporains du business.
Au travers d’une dizaine d’extraits de son poème ‘’La tête dans les nuages’’, celui-ci nous plonge dans un inventaire déroutant qui dépeint un monde fragile et paradoxal. Ainsi, ligne après ligne, nous entrons dans un univers où « les panthères nébuleuses disparaissent, le phoque moine des Caraïbes manque à l’appel, le grizzly mexicain s’est volatilisé, le tigre de Java s’est dissout… » Tandis que « la schizophrénie du capitalisme mesure mille kilomètres de haut ». Au total, ce sont dix affiches inédites, chacune reproduite à quatre exemplaires, que les habitants de la métropole toulousaine pourront découvrir disséminées sur l’ensemble de l’agglomération.
Un véritable jeu de piste, pour les chasseurs de rimes qui pourront, au hasard de leurs promenades, recomposer l’intégralité du texte.
Vous pouvez également retrouver le travail d’Éric Arlix dans le cadre d’expositions au Lieu Commun, du 7 au 29 février, ainsi qu’à la Cinémathèque qui lui offre une carte blanche lors de son festival Extrême cinéma.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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