LOW COST – La croix latine à néons verts a du souci à se faire. Depuis quelques années, les Toulousains plébiscitent sa concurrente occitane, celle qui s’affiche en devanture des pharmacies Lafayette. Alors que le groupe vient d’ouvrir une quatrième officine dans la Ville rose, le JT s’est demandé comment cette entreprise est-elle devenue un fleuron de l’économie toulousaine ? Un BQE de Gabriel Haurillon
Il suffit de s’approcher des caisses enregistreuses pour constater l’engouement les pharmacies et parapharmacies Lafayette. En 2016, le groupe affichait 500 millions d’euros de chiffre d’affaires en France en 2016 et une croissance à deux chiffres. Un succès florissant qui ne se dément pas au 10 boulevard de Strasbourg, cœur battant de l’enseigne. Les vigiles, en nombre, voient défiler une foule de clients à cette heure d’affluence. « C’est un peu la guerre dans les rayons, mais ça vaut vraiment le coup », avoue Christiane, un gros sac de croquettes pour chat sous le bras.
Ce magasin est une parapharmacie, c’est-à-dire qu’elle ne vend que des produits ne nécessitant pas de prescription médicale. Dans les rayons, des produits alimentaires bio voisinent avec les huiles essentielles ou des tongs en période estivale. « Je suis venu acheter du thé ici parce qu’il est moins cher qu’en supermarché », explique Jérôme, méditatif face à une multitude de boites colorées incitant à cette pratique.
« Il n’y a pas de frontière, tout ce qui touche à la santé sera vendu dans les pharmacies Lafayette », confie Hervé Jouves, président de la maison mère Lafayette Conseil. C’est une des clés du succès de l’enseigne : la part des produits parapharmaceutiques y est beaucoup plus importante que dans les officines classiques.
La marque écoule 66% d’articles parapharmaceutiques et de médicaments en vente libre quand ces derniers représentent 20% des ventes en moyenne dans les pharmacies traditionnelles. « La marge sur ces produits est bien meilleure que celle des médicaments sur ordonnance », détaille Michel Laspougeas, président du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Midi-Pyrénées.
L’ingrédient fondateur de l’expansion de la marque est le prix. La première officine a été créée en 1995, rue Lafayette, par le Docteur Lionel Masson. Il base d’abord son succès sur la vitamine C et les pilules contraceptives, dont il baisse les tarifs. 23 ans plus tard, le groupe compte 146 pharmacies adhérentes, 48 centres optiques et trois parapharmacies.
« Les laboratoires savent que nous avons une forte discipline, que leurs produits sont mis en valeur et vendus à bas prix aux clients-patients », décrit Hervé Jouves. Traduction : en pratiquant des prix bas, l’enseigne attire davantage de clients et les produits sont écoulés en grande quantité. Une équation qui permet au groupe Lafayette de négocier des tarifs avantageux avec les laboratoires.
Selon Michel Laspougeas, les seuls à ne pas s’y retrouver sont les autres pharmaciens : « Face à cette concurrence, les confrères déplacent leurs officines en périphérie. Que voulez-vous, c’est la loi du marché ! »
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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