Sororité – Jumelage : action de grouper deux objets ou appareil semblables. Pour les communes, cela consiste à créer et développer des liens. Qu’a donc en commun Toulouse avec des villes comme Chongqing en Chine, Atlanta aux États-Unis ou Tel-Aviv en Israël ? – Gabriel Haurillon
Un majestueux oiseau de bronze veille sur les promeneurs du jardin japonais. “L’envol du Phoenix” trône sur son socle depuis 2005, date de son don à Toulouse par la ville américaine d’Atlanta. Un témoignage d’amitié et de réconfort après l’explosion de l’usine AZF, de la part de la capitale de l’État de Géorgie, jumelée à Toulouse depuis 1975. « Ah, ça sert à ça ! Je dois reconnaître que c’est assez décoratif », confie Adrien avant de reprendre son footing.
Un peu plus loin, un groupe de touristes asiatiques traverse le pont rouge. Sur l’un des sacs est cousu un drapeau chinois : « Non, pas Chongqing. Nous venons de Shanghai », s’excuse Jimmy dans un anglais parfait. Difficile de trouver trace physique du rapprochement entre Toulouse et sa tentaculaire sœur asiatique de 32 millions d’habitants. Au départ, il s’agissait en fait de rétablir des liens avec le bloc de l’Est, à la fin de la guerre froide : « Pour faire passer les valeurs de la démocratie occidentale », décrit Aviv Zonabend, conseillé municipal en charge des villes jumelées. « Mais aujourd’hui on coopère sur des sujets de pointe. Nous partageons nos avancées sur le traitement du cancer, eux nous aident sur le traitement de la douleur sans morphine, qu’ils ont développé. »
La généralisation du jumelage remonte à la fin de la Seconde guerre mondiale. L’objectif est de créer un climat de confiance et de convivialité entre les villes européennes, pour favoriser la paix. Toulouse conclut pourtant son premier partenariat d’importance avec une ville du Moyen-Orient : Tel-Aviv. « Nous sommes jumelés depuis 1962, Toulouse a une forte communauté juive et les liens entre les deux villes sont très solides », explique Aviv Zonabend. Une délégation toulousaine y a participé début février à une conférence sur la gestion de l’eau : « Israël est le numéro un mondial du secteur, ils en réutilisent 86% et arrivent à filtrer les perturbateurs endocriniens. On s’inspire de leurs méthodes dans ce domaine ».
Si les jumelages sont souvent des partenariats d’opportunité, celui qui unit Toulouse à Atlanta est un peu particulier.
Dans les années 1950, Irène Dobbs, une étudiante américaine vient passer son doctorat à Toulouse. Épris et impatient, son fiancé décide de traverser l’Atlantique pour l’épouser en France. 25 ans plus tard, leur fils, Maynard Jackson, devenu maire d’Atlanta, propose le jumelage à Pierre Baudis, en souvenir de ses parents. « Le jumelage sert à créer des liens culturels, mais pas seulement. Une start-up toulousaine a conclu des contrats avec Delta Airlines, compagnie basée à Atlanta, pour détecter les impacts de foudre sur ses avions », conclue Aviv Zonabend.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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