John Melis, luthier à Toulouse, fait parti des 4 000 artisans d’Occitanie participant, du 6 au 11 avril 2021, à la 15ème édition des Journées européennes des métiers d’art. Suite à l’annonce d’un troisième confinement, tous se sont adaptés, dont John Melis, qui présentera samedi son métier et surtout sa passion, en live sur Facebook.
La 15ème édition des Journées européennes des métiers d’art se déroule jusqu’au 11 avril 2021. À cette occasion, 4 000 artisans d’art d’Occitanie devaient initialement proposer démonstrations et visites d’ateliers. Au vu des mesures prises par le gouvernement, tous ont dû s’adapter, comme John Melis, qui réalisera un live intitulé « de l’arbre à la guitare », samedi 10 avril dès 18 heures sur sa page Facebook. « J’ai choisi ce nom car je transforme le bois brut, tout juste coupé de son arbre, en guitare » explique John Melis, luthier de profession depuis trois ans. À travers ce live, l’artisan veut faire découvrir les coulisses de la fabrication d’une guitare. Quelles sont les principales étapes ? Quels sont les matériaux et les outils utilisés ? « Je veux vraiment faire découvrir mon métier, depuis mon atelier » poursuit le luthier.
Un métier d’art est défini par l’association de trois critères : le professionnel maîtrise son métier dans sa globalité, il met en œuvre des savoir-faire complexes pour transformer la matière et produit des objets uniques. John Melis a obtenu cette reconnaissance il y a deux ans. « Même si la profession de luthier est considérée comme métier d’art, il faut pouvoir justifier l’obtention d’un diplôme dans la facture instrumentale ou exercer la profession depuis trois ans pour obtenir la reconnaissance d’artisan d’art » explique-t-il. Aujourd’hui, il fabrique des produits uniques, originaux et « reconnaissables de loin », comme il le souligne, dont la fabrication demande du temps. « De la découpe du bois à la fabrication du produit fini, il faut compter une centaine d’heures de travail » rappelle le luthier.
John Melis a grandi entouré d’une famille d’artisans, son père étant cordonnier-maroquinier. Guitariste, il a voulu tout apprendre sur cet instrument. « En démontant une guitare, j’ai voulu en savoir plus et me suis lancé dans une formation en lutherie à Bédarieux dans l’Hérault » se rappelle l’artisan. Après avoir obtenu un CAP de technicien guitares, il s’est dirigé vers un brevet des métiers d’art pour, ensuite, installer son propre atelier de lutherie au sein du Guitar Wonderland à Portet-sur-Garonne, au sud de Toulouse, en 2019. Un lieu entièrement voué à la guitare où l’on trouve des boutiques dédiées mais également des cours ou des espaces de répétition. « Aujourd’hui, je suis spécialisé dans la fabrication de guitares acoustiques, mais je produis également des modèles électriques sur demande. La lutherie est un métier de passion, qui demande patience et précision » assure-t-il.
Cette année, John Melis a obtenu une bourse à l’innovation décernée par la Région Occitanie et l’association Confluences, à l’origine du salon international de la lutherie à Toulouse. « Cette bourse récompense, chaque année, un luthier ayant créé une guitare innovante, soit par les matériaux utilisés, soit par le procédé de fabrication » explique l’artisan d’art.
Pour obtenir cette bourse, celui-ci a présenté une guitare « midi (Musical Instrument Digital Interface, ndlr) et rechargeable » comme il l’explique. Une première en France : un instrument hybride entre l’acoustique et l’électrique, rechargeable, qui dispose d’un système de retranscription des notes sur un logiciel et de simulation d’autres instruments de musique. Cette bourse à l’innovation, d’un montant de 4 000 euros, lui permettra de fabriquer ce modèle unique qui sera ensuite remis à l’association Confluences durant le prochain salon de la lutherie à Toulouse (11 et 12 septembre 2021 à la Cité, ndlr) pour faire l’objet d’une exposition.
Alix Drouillat
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