SWING. Elles ne sont pas jumelles mais les sœurs Anna et Mathilde Ramade ont une vraie passion pour la comédie musicale. Dans Manhattan Sisters, elles nous embarquent pour une virée tout en rythme dans l’Amérique des années 50.
®Christophe_ChalmetteAdeptes de l’épure et de la sobriété, passez votre chemin. Voici un spectacle qui fleure bon la démesure et le faste.
Dans Manhattan Sisters, les sœurs Ramade nous transportent dans l’Amérique bouillonnante des années 1950, période de gloire du music-hall, des stars hollywoodiennes, du strass et des paillettes mais aussi du cartoon. L’histoire – deux sœurs du Massachusetts dont la quête de gloire à Broadway va s’avérer plus difficile que prévue – tient en peu de mots mais ici ce n’est pas tant le propos qui importe que l’énergie et la complicité dégagées sur scène par Mathilde et Anna Ramade. Deux sœurs baignées dans l’univers artistique et la comédie musicale depuis leur enfance à travers leur père, Gilles Ramade, comédien, pianiste, metteur en scène et auteur de nombreux spectacles musicaux avec la compagnie Figaro & Co, qu’il a créé. «On est tombées dans cette ambiance sans en avoir conscience.
Nous n’avons pas vraiment de recul, tout s’est fait naturellement et l’envie pour ce projet était de travailler ensemble pour la première fois hormis les spectacles que nous faisions, enfants, pour nos parents», raconte Mathilde, l’aînée.
Au départ, le projet Manhattan Sisters se résumait à un tour de chant autour du répertoire féminin de l’époque (Marylin Monroe, Andrew Sisters…) mais très vite, les sœurs n’ont pu s’empêcher de « parler » et ont coécrit un vrai spectacle musical. Car ces deux enfants de la balle ont beau être tombées dans la marmite, elles ont chacune fait leur propre chemin depuis. Anna le conservatoire, Mathilde des études de cinéma et de théâtre. Cette dernière cite d’ailleurs des réalisateurs comme Capra et Lubitsch pour évoquer le rythme de la pièce. Car la recette de “Manhattan Sisters” tient aussi de la restitution fidèle et sincère d’une atmosphère. «Nous avons toujours été fascinées par cette période où les femmes ont commencé à prendre une vraie place. C’est le temps des premières héroïnes, Marylin Monroe, Katharine Hepburn… Les femmes deviennent plus libres, elles ne sont pas juste glamour et sexy mais ont aussi le droit d’être drôles, de se casser la figure en robe à paillette», avance Mathilde.
Et si devant les tribulations des Manhattan Sisters, on ne peut s’empêcher de penser en écho à celles des Ramade, ce n’est pas forcément fortuit. «Il y a bien sûr un peu de nous dans les personnages mais aussi beaucoup d’autodérision. Malgré leurs rêves, ces femmes sont un peu des patates à qui il arrive pas mal de galères», lance Mathilde. Voici donc une comédie musicale lorgnant plus du côté de Grease et West Side Story que des innombrables productions françaises actuelles. Joué depuis environ un an dans plusieurs salles toulousaines, le spectacle fait mouche auprès d’un large public, au grand plaisir de Mathilde : « C’est génial de voir des enfants s’éclater durant la pièce mais le retour le plus marquant qu’on a eu, c’est une dame qui nous a dit à la fin du spectacle : ‘’J’espère que vous deviendrez célèbres’’».
Infos pratiques
Manhattan Sisters, du 1er au 11 février du mercredi au samedi à 20h30. Grenier Théâtre, 14 impasse de Gramont,
Tarif : 12 à 16 euros.
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