MALT. Phénomène en plein développement, la culture de la bière artisanale méritait bien un événement à part entière. Ainsi, pour la deuxième année consécutive, le festival OctoBière se déploie dans toute la ville pour donner ses lettres de noblesse au houblon.
En matière de bière, s’il y a un indicateur qui ne ment pas, c’est bien le niveau des fûts. Or, ceux relevés l’année passée dans les bars participant au premier festival toulousain consacré à la bière artisanale constituaient à l’évidence une preuve de réussite. « Au début, nous ne comptions avoir qu’une quinzaine de brasseurs. Or, nous sommes rapidement arrivés à 40. Il y avait une vraie attente autant de la part des producteurs que des consommateurs et l’on peut dire que cette première édition nous a conforté dans l’idée qu’il y a un intérêt grandissant pour la bière artisanale. Tous les lieux ont bien fonctionné », se réjouit Raimbault Fontanet.
Graphiste de profession et passionné par cet univers, il a décidé de créer le festival OctoBière à partir d’un constat simple : « Lorsque l’on parle de Toulouse, on pense de suite au bien vivre et au bien manger mais il n’y avait rien autour de la bière artisanale alors qu’elle est de plus en plus mise en avant dans les médias ou sur les tables des restaurants étoilés. » Ateliers de dégustation, cavistes… ces dernières années, le breuvage a en effet droit aux mêmes honneurs que le vin ou d’autres alcools longtemps considérés comme bien plus nobles.
Pas question donc d’importer à Toulouse le concept de la célèbre Oktoberfest de Munich. Point de gigantisme ni de débauche de mousses industrielles, OctoBière mise sur la qualité et l’indépendance. « L’idée est de faire connaître aux amateurs tout l’aspect humain qu’il y a derrière chaque producteur. Il s’agit de provoquer des rencontres ludiques et éducatives », souligne Raimbault Fontanet.
Parfaitement dans l’air du temps, OctoBière est aussi un festival collaboratif. Cette année, près de 40 lieux de la ville (bars, caves, restaurants, fromageries) ont eu carte blanche pour convier des acteurs du milieu brassicole à partager leur passion et faire déguster leur production. 62 brasseurs ont répondu à l’appel, venus d’Occitanie ou d’ailleurs en France et du monde entier : Espagne, Suisse, Danemark, États-Unis… L’occasion de goûter en tout plus de 200 recettes différentes, dont quelques raretés, mais également une trentaine de bières collaboratives brassées spécialement pour le festival.
Car l’envie de Raimbault Fontanet est de restituer dans le festival l’esprit “Do it yourself” qui règne dans ce milieu de passionnés : « Beaucoup de gens se mettent à brasser. On peut obtenir des résultats très rapidement sans avoir beaucoup de moyens. Et par rapport au vin notamment, la gamme de goûts que l’on peut créer est très large. On reconnaît d’ailleurs facilement le travail d’un brasseur au goût de ses bières. » Durant trois jours, le houblon sera donc à l’honneur partout à Toulouse et pourrait bien à l’avenir se frayer un chemin au sein de l’une des capitales mondiales du vin.
Biérologie
Comme toute boisson désirant acquérir ses lettres de noblesse, la bière a aussi ses experts. Élisabeth Pierre, zythologue réputée et auteure de plusieurs livres sur le sujet, sera présente durant le festival pour des animations. Tout comme le fromager François Bourgon, qui mettra à l’honneur les accords fromage-bière.
Du 25 au 28 octobre, différents lieux à Toulouse.
www.facebook.com/octobiere
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