Des photos, des dessins, des mots et des objets. Du 23 octobre au 23 janvier, la photographe toulousaine Patricia Combacal expose une collection hétéroclite d’images, en forme de kaléidoscope intime, à l’Espace écureuil. Une plongée dans une poésie aussi fragmentaire que « douce et cruelle ».
Des fragments de corps enlacés, tatoués, meurtris, fragiles… Les photos de Patricia Combacal, qui expose une collection d’images en forme de journal intime au sein de la Fondation espace écureuil, ne laissent pas indifférent. Elles touchent autant qu’elles troublent. Pendant trois mois, du 23 octobre au 23 janvier, le visiteur est convié à se plonger dans l’univers délicatement dérangeant de cette photographe toulousaine. Dans son exposition Je suis le chien, l’artiste présente ses propres clichés mêlés à ceux d’autres photographes, connus ou anonymes, des dessins, des aquarelles ou, encore, des mots pensés ou entendus.
Collectionneuse compulsive de parcelles d’individus et de bribes d’humanité, Patricia Combacal tient, depuis 2015, un journal ”intime” accessible sur son site web. Jour après jour, année après année, elle a composé une sorte de nuancier sensible dont elle expose, pendant trois mois, un échantillon. On y voit apparaître, en filigrane, ses doutes, ses obsessions, ses questionnements. L’amour, les corps, l’identité sexuelle, l’enfance, l’adolescence, le manque et sa dépendance… Ce dévoilement progressif d’une nature complexe, l’auteur en a fait sa ligne de conduite artistique. Avec la volonté permanente de « dessiller » notre regard, nous amener à voir clair au-delà des apparences.
« Picorer le journal de Patricia Combacal, c’est un peu se confronter à ses propres instants, ses propres fragments. Comme chez Roland Barthes, ces fragments accumulés et organisés finissent par constituer une pensée, la vôtre. Le travail de Patricia Combacal rend visible ce processus de création à l’œuvre chez chacun d’entre nous », commente ainsi Sylvie Corroler-Talairach, directrice de la Fondation et commissaire de l’exposition qui nous invite à nous laisser transporter par cette poésie « douce et cruelle ».
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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