Espoirs, inquiétudes, envies… Le dessinateur toulousain Luc Perillat esquisse, à grands traits, le bilan d’une année “chaotique”.
Le dessinateur toulousain Luc Perillat s’est lancé dans le reportage dessiné en 2015. Depuis plus de 6 ans, il suit le fil de l’actualité à la pointe de son crayon. Croqueur infatigable, il a créé le site “Draw my Event” sur lequel il propose ses services de reporter-illustrateur. Toujours un crayon à la main, le dessinateur est notamment appelé par des organisateurs d’événements pour saisir et coucher sur le papier un souvenir des meilleurs moments. Dans le cadre de notre série d’interviews estivales ”Quoi de neuf”, celui-ci nous fait quelques confidences sur la manière dont il a vécu les douze derniers mois. Une année pas toujours évidente…
Si vous deviez résumer votre année en un mot…
Luc Perillat. Chaotique.
Pour quelles raisons ?
L.P. Je fréquente beaucoup les lieux culturels et les salles de conférence pour mon activité et comme beaucoup étaient fermés il a fallu que je m’adapte.
L’actualité qui vous a le plus marqué, hors Covid ?
L.P. Les présidentielles américaines m’ont beaucoup impressionné. J’ai été extrêmement surpris par la personnalité de Trump et je suis assez effrayé par les populismes qui se développent.
La disparition qui vous a le plus touché ?
L.P. Celle de Jean-Pierre Bacri. J’avais l’impression qu’il serait toujours là. Il avait une telle présence que, pour moi, il était immortel. J’ai encore du mal à réaliser qu’il n’est plus là.
Qu’est ce qui vous fait peur pour l’avenir ?
L.P. Je suis un peu inquiet par rapport au climat. Ce qui m’inquiète particulièrement, c’est que l’avenir de la planète repose seulement sur quelques personnes qui ont la main sur les gros groupes et les grosses entreprises mondiales. Ce sont des personnes humaines. On n et on ne peut pas se cacher derrière un système global. De ce fait, je me demande quand est-ce que ces personnes prendront conscience que c’est dans l’intérêt de tout le monde d’agir.
Et qu’est ce qui vous rend optimiste ?
L.P. Notre capacité à nous convaincre mutuellement que nous pouvons changer les choses. J’espère que mes enfants ne seront pas trop pessimistes par rapport à cela et voudront essayer de réaliser ce changement.
La bonne habitude que vous avez prise cette année ?
L.P. J’ai expérimenté de nouvelles choses puisque je ne pouvais pas trop sortir pour dessiner dehors. Du coup, j’ai fait des recherches sur des représentations plus abstraites. Ce fut un vrai plaisir.
L’homme ou la femme de l’année ?
Elisabeth Quin. Elle présente le 28 minutes sur Arte. C’est une personne qui me fascine.
La chanson que vous avez le plus écouté cette année?
“Diamonds and rust” de Joan Baez. J’ai aussi pas mal écouté Bob Dylan que j’ai découvert.
Le film de l’année ?
J’ai adoré “l’homme sans passé” de Aki Kaurismäki qui a été diffusé sur Arte.
Le livre de l’année ?
J’ai relu “Le fléau” de Stephen King. Je le voyais surtout comme un auteur populaire mais je l’ai redécouvert dans une interview. Il m’a frappé par son intelligence et l’acuité du regard qu’il porte sur la société.
La blague qui vous qui vous a fait marrer cette l’année ?
– Qu’est-ce qu’une souris avec une perruque?
– Une chauve-souris.
Qu’est ce que l’on peut vous souhaiter pour l’avenir ?
Que les choses continuent de fonctionner sur le plan professionnel.
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