C’EST L’HISTOIRE D’UN LÉGUME… qui ramène sa fraise
Nous, à ton âge, nous nous nourrissions de topinambours et de rutabagas. Alors ne te plains pas et mange ! » lançait ma grand-mère menaçante lorsque je repoussais mon assiette, le menu n’étant pas à mon goût. À la seule évocation des noms de ces aliments dont je n’avais jamais entendu parler, j’imaginais des casseroles emplies de légumes peu ragoutants.
J’avais alors une dizaine d’années, et strictement aucune idée de ce à quoi ma grand-mère faisait référence. Mais pour elle, consommer des topinambours et des rutabagas semblait l’avoir comme traumatisée. Elle ne nous en a d’ailleurs jamais proposé malgré ses talents de cuisinière et son amour pour la bonne chère. Plus tard, j’ai compris. Ils évoquaient pour elle les rares denrées encore comestibles durant la guerre, quand il n’y avait même plus une pomme de terre à se mettre sous la dent.
Si elle savait qu’aujourd’hui, je les achète par kilos au marché, volontairement qui plus est, pour confectionner les plats de ma fille, elle n’y croirait pas. Pourtant, je suis loin d’être un cas unique au vu de la ruée que suscitent tous les légumes dits ”anciens” devant les étals. Les consommateurs les convoitent, malgré leur prix généralement élevé. La diversité alimentaire serait-elle devenue une priorité pour les familles ? Ma grand-mère répondrait que c’est important pour un bon équilibre… Mais pas à coup de topinambours… Une incompréhension générationnelle qui témoigne peut-être d’une tendance passagère.
Séverine Sarrat
La rédaction
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