Avec 4 200 emplois supprimés en neuf mois, l’Occitanie est la région la plus touchée par la crise que connaît l’industrie aéronautique. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en Occitanie dresse un premier bilan de la situation.
Airbus, Latécoère, Akka Technologies… Les plans de licenciements ou de ”performance collective” se succèdent au sein des principaux groupes industriels de l’aéronautique, une filière particulièrement touchée par la crise sanitaire. Un an après l’arrivée de l’épidémie sur le territoire national, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en Occitanie dresse un premier bilan de l’état de cette industrie capitale dans la région.
Malgré un plan d’aide massif de 15 milliards d’euros, le secteur aéronautique a perdu 5 800 emplois dans le grand Sud-Ouest, dont 4 200 sur la seule région Occitanie, entre les mois de janvier et septembre 2020. Des suppressions de poste qui concernent principalement les petites et moyennes entreprises de la chaîne d’approvisionnement et ne tiennent pas compte des emplois intérimaires.
Avec des avions cloués au sol du jour au lendemain par les risques épidémiques, l’industrie aéronautique a connu un coup d’arrêt inédit à son développement. Au mois de juin 2020, la Banque de France constatait même une baisse d’activité de près de 40 %, alors que le secteur était dans une dynamique de croissance les années précédentes.
Ainsi, sur les neuf premiers mois de 2020, les établissements du Grand Sud-Ouest appartenant à la filière aéronautique et spatial ont perdu 5800 salariés hors intérim, soit une baisse de 3,6 % de leurs effectifs. Alors que l’emploi était en nette progression en 2019, avec 5500 emplois supplémentaires enregistrés sur cette période. Avec un total d’un peu plus de 158 000 salariés cumulés sur les deux régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine, le niveau d’emploi est ainsi revenu au niveau d’avant 2019.
Par ailleurs, l’Insee Occitanie constate que ces suppressions d’emploi concernent plus directement les entreprises de petite taille et la filière d’approvisionnement. « La différence est nette entre les donneurs d’ordres, dont les effectifs restent stables, et la chaîne d’approvisionnement, dont les effectifs diminuent de plus de 5 % », publie l’organisme chargé des statistiques.
En effet, la baisse des effectifs est plus forte dans les petites et moyennes entreprises (- 6,8 %) et les entreprises de taille intermédiaire (- 5,1 %), que dans les grandes entreprises (- 2,3 %). De même, la métallurgie (- 8,7 %) et les activités tertiaires (- 5 %) sont les secteurs les plus impactés avec, respectivement, 1 700 et 2 600 salariés supprimés dans chacun de ces secteurs. La construction aéronautique et la maintenance, elles, résistent mieux.
C’est évidemment en Occitanie, où la présence d’Airbus et l’importance de l’industrie aéronautique pèsent significativement sur l’économie, que l’impact de cette crise est le plus notable. La région enregistre ainsi 4200 suppression de postes, soit 3,8 de la masse salariale totale. Les PME locales voient même celle-ci baisser de 7,9 %, contre 3,4 % en Nouvelle-Aquitaine dans les entreprises équivalentes.
Du fait de son poids dans la filière, la Haute-Garonne est le département qui perd le plus grand nombre de salariés (- 3 200) alors que le Lot est le territoire le plus touché en proportion, avec 8,7 % d’emplois perdus dans la filière.
Commentaires