En réponse « aux interprétations erronées faisant suite à la publication du rapport de la Cour des comptes » quant à la gestion de la Région Occitanie, Carole Delga a fait une mise au point : « La vérité des chiffres fait état d’une maîtrise budgétaire. »
Alors que le budget régional sera voté en décembre prochain en assemblée plénière, les critiques quant à la gestion de l’Occitanie par la majorité actuelle vont bon train. En cause, un rapport de la Cour des comptes publié en septembre dernier. « On y constate une hausse des dépenses de fonctionnement de 11,7 % », dénonce l’opposition régionale. Effectivement, il s’agit bien du chiffre avancé dans le document, page 127, mais « il ne fallait pas oublier de lire la note de bas de page », lance Carole Delga, présidente de la Région, qui souhaite « rétablir la vérité et mettre un terme aux interprétations approximatives qui en découlent ». Un astérisque qui stipule que « pour la région Occitanie, les montants du Feader sont imputés dans la section de fonctionnement de son budget ». Cette insertion des fonds européens dans le budget de fonctionnement de la Région a été imposée par le Trésor public. Une précision qui a son importance puisque, pour la seule année 2017 par exemple, ceux-ci dépassaient les 300 millions d’euros.
Pour Carole Delga, les dépenses de l’Occitanie ne peuvent donc pas être confrontées aux autres Régions puisque les données ne sont pas les mêmes. « Ainsi, nous n’affichons pas 11,7 % d’augmentation ces trois dernières années comme je l’ai entendu, mais seulement 5,7 % une fois ces fonds retirés, soit 1,9 % par an », se félicite-t-elle, brandissant la lettre du préfet de région qui atteste des dépenses (2018) en deçà du plafond fixé par le pacte financier. Plafond établi à 1,125 % pour l’Occitanie.
Quant à la dette contractée par la collectivité locale, la Cour des comptes s’inquiétait dans son rapport de son augmentation de 22 % en 2018. Mais pour la présidente de Région, il s’agit encore une fois d’un manque de précision de l’instance : « Il ne faut pas oublier que nous avons récupéré les nouvelles compétences de transports et d’économie qui ont été transférées du Département à la Région. » Ainsi, les services de la collectivité communiquent un montant de la dette s’élevant en 2018 à 1,928 milliard d’euros. Et complète : la capacité de désendettement est de quatre ans, soit 0,8 point de moins que la moyenne nationale. « Nous sommes la sixième région la moins endettée », argue Carole Delga, qui explique sa volonté de réaliser des économies (21 millions d’euros l’année dernière) tout en maintenant les investissements. « Surtout en matière d’éducation, d’agriculture et de culture », termine-t-elle. Des choix politiques qu’elle dresse face à l’opposition « qui demande plus d’économies au détriment des services publics ».
Et pour enterrer la polémique définitivement, la présidente de Région a invité Didier Migaud, président de la Cour des comptes, lors de la prochaine assemblée plénière du 14 novembre, afin d’échanger avec les élus. Dans l’attente d’une réponse, un audit citoyen des comptes sera lancé : des habitants d’Occitanie tirés au sort qui éplucheront les budgets sous la supervision du Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser).
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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