Selon une enquête réalisée auprès de ses adhérents, Events 31, la fédération des entreprises du secteur événementiel à Toulouse estime que plus d’une société sur deux pourrait déposer le bilan d’ici l’été 2021.
Avec la mise en place de contraintes sanitaires drastiques, comme la limitation des jauges ou le couvre-feu, la filière événementielle a connu une chute inédite de son activité. Pour les quelque 200 entreprises de l’aire urbaine toulousaine réunies au sein de la fédération Events 31, cet effondrement de l’activité se traduit par une perte de chiffre d’affaires moyenne avoisinant les 70 %. Jusqu’à 90 % pour les prestataires techniques (éclairage, sono, podiums, etc.) qui sont également affectés par la crise du secteur culturel. « La situation est dramatique pour certains et très préoccupante pour d’autres », résume Jean-François Renac, le président d’Events 31, qui ne cache pas son inquiétude. D’autant que la reprise ne semble pas prévue dans l’immédiat.
« L’année 2020 est catastrophique. Tout a été annulé. Et l’exercice 2021 ne s’annonce guère mieux avec des reports systématiques de tous les congrès ou manifestations à 2022 », alerte Jean-François Renac, qui anticipe une interruption de l’activité sur une période de 18 mois à deux ans. Une situation qui met en péril la viabilité économique d’une grande partie des entreprises du secteur événementiel à Toulouse. 40 % d’entre elles envisagent un dépôt de bilan d’ici le mois de janvier. Un taux qui pourrait atteindre 60 % à l’été 2021.
« Nous parlons de 3 000 emplois directs et 6 000 emplois indirects », rappelle le représentant de la filière qui recense déjà, à ce jour, 900 licenciements actés. « Ce chiffre, qui concerne les salariés en CDI pourrait doubler si la situation se prolonge. Et, tant que nous sommes à l’arrêt, 100 % des intermittents, des intérimaires ou des extras (emplois indirects), sont au chômage », précise Jean-François Renac.
Outre une reprise rapide de l’activité, ce qui semble inenvisageable au regard de la situation épidémiologique, seule la mise en œuvre de mesures de soutien drastiques, par le gouvernement, pourrait amortir l’impact social de cette crise. « Il y a eu beaucoup d’effets d’annonce, mais on ne voit pas venir grand-chose », déplore Jean-François Renac, qui dénonce des dispositifs inadaptés à la réalité de la filière : les plus grosses sociétés, celles dont le chiffre d’affaires dépasse 500 000 euros par an, étant inéligibles aux fonds d’urgence nationaux ou régionaux.
« Le chômage partiel et les Prêts garantis par l’État (PGE) ont bien fonctionné. Mais il faut maintenant aller plus loin pour que cela ne se résume pas à nous avoir accordé le droit de nous endetter pour espérer », insiste le président d’Events 31.
Pour « ne pas laisser tranquillement les entreprises partir à la casse », celui-ci appelle le gouvernement à mieux prendre en charge les pertes de chiffre d’affaires. Il revendique également une exonération totale des charges sociales (plutôt qu’un report) ainsi que la création de fonds d’urgence spécifiques pour alléger le poids des charges fixes comme les loyers ou les remboursements des crédits déjà engagés.
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