Avec deux fois plus de rames, la ligne A sera durablement à l’abri de la congestion. Le chantier qui se terminera fin 2019 sera spectaculaire, puisqu’il faudra agrandir les stations Mermoz, Patte d’Oie, Fontaine-Lestang et Basso Cambo. Elles avaient été un peu oubliées, lors de la construction de la ligne, il y a un quart de siècle.
© smat-toulouse.frAu début des années 90, le chantier est déjà bien avancé. Sur les plans de l’époque, il est prévu que la première ligne du métro toulousain traverse le Mirail en voie aérienne. « Mais la gronde des riverains – une pétition de 5000 signataires – a provoqué la décision de réaliser la ligne en voie souterraine », explique midimobilités.fr. Un surcoût qu’il faut compenser, car il n’est pas question d’épaissir une facture déjà astronomique de 3,3 milliards de francs (800 millions d’euros), l’équivalent d’un an du budget de la ville. Les élus optent pour la solution de court terme la moins contraignante, remettant à plus tard l’extension des stations Mermoz, Patte d’Oie, Fontaine-Lestang et Basso Cambo. « À l’époque on n’imaginait pas le doublement des rames avant au moins 50 ans ! » justifie Patrick Vandevoorde, directeur de la maîtrise d’ouvrage de la ligne A. « Cette solution permettait de respecter les coûts mais aussi les délais », rajoute Francis Grass, président à l’époque de la Semvat et maître d’œuvre du doublement.
Dès son inauguration en juillet 1993, la ligne fait le plein : l’objectif que l’on considérait très ambitieux de 125 000 voyageurs par jour est tout de suite atteint. Aujourd’hui, elle dépasse les 220 000 voyageurs par jour et l’on ne peut plus augmenter la fréquence déjà olympique des rames (une toutes les 65 secondes aux heures de pointe).
Après son doublement, la ligne A ne devrait plus saturer avant 2070 !
Désormais, Tisseo voit plus loin. Dès 2020, après les travaux d’élargissement et d’aménagement des stations, la configuration du système, l’achat de nouvelles voitures et la mise aux normes de sécurité du réseau, la ligne offrira 20% de capacité supplémentaire et la fréquence des rames rallongées baissera (une toutes les minutes cinquante). Outre le confort et le gain de temps, cela devrait aussi faire du bien en surface, les usagers continuant de délaisser leur véhicule au profit de transports en commun décongestionnés. La nouvelle offre devrait longtemps pouvoir satisfaire la demande. D’après les projections de l’exploitant du métro, il faudra attendre cinquante ans avant que son trafic double, à 400 000 voyageurs par jour, et que la fréquence atteigne de nouveau son maximum (http://urlz.fr/53Tt). Et ce n’est qu’une vingtaine d’années plus tard, en 2088, que le coût des travaux de doublement serait remboursé !
Philippe Salvador
Les chiffres de la ligne A
168 millions de voyageurs annuels.
Régularité moyenne : 98,5%
Longueur de la ligne : environ 12 km ;
Nombre de stations : 18 ;
Vitesse moyenne : 32 km/h ;
35% de la fréquentation du réseau Tisséo
Les chiffres du chantier :
180 millions d’euros hors taxe
Doublement des rames de 26 à 52 mètres
Création de 1 000 emplois directs et 850 emplois indirects
2 ans et demi de travaux
15 semaines d’interruption (étés 2017, 2018, 2019)
Durée de vie d’une rame : 40 ans
infos sur : http://www.ma-ligne-a-en-xxl.fr/
Vidéo : Des travaux spectaculaires, complexes et délicats : http://www.ma-ligne-a-en-xxl.fr/images/videos/video-Montage-Eiffage-light-version-28-mars.mp4
Commentaires