Anticipation. Le Club d’analyse économique de Midi-Pyrénées a remis ses préconisations à Martin Malvy, désireux d’adapter sa politique économique aux réalités du terrain. André Benhamou, président du club, revient sur les rapports remis à la Région, de manière non exhaustive.
André Benhamou, pouvez-vous d’abord préciser la mission première du Club d’analyse économique ?
Le conseil régional, via Midi-Pyrénées Expansion, a mis en place un dispositif régional d’information sur les mutations économiques ; le club d’entreprises s’inscrit dans ce cadre. Constitué de 43 chefs d’entreprises, d’une dizaine de personnalités qualifiées et du commissaire au redressement productif, le club éclaire le président de Région sur des sujets de politique économique en émettant des préconisations qu’il prend en compte lorsqu’il mène sa politique économique.
Vous venez de rendre deux rapports à Martin Malvy, dont le premier concerne « la robotique dans l’usine du futur », quelles ont été vos préconisations ?
La première est celle de la création d’un environnement favorable à la robotisation en la mettant en avant dans les salons régionaux, en animant des visites d’entreprises exemplaires en la matière pour sensibiliser les autres et en créant un réseau de professionnels « relais » qui pourront intégrer des solutions robotisées. Ensuite, nous avons proposé le soutien financier des diagnostics pour aider les PME à comprendre et adapter au mieux une automatisation de leur procédé industriel. De même, à partir du savoir-faire régional, il serait possible d’offrir des solutions, via l’identification des entreprises du secteur, comme celles du cluster « Robotic place », des plateformes de démonstration. Alors, il sera envisageable d’accompagner ces entreprises à l’international.
Concernant le second rapport sur les grandes mutations à 5 à 10 ans dans les secteurs d’activités stratégiques en Midi-Pyrénées, quelles ont été les propositions du club ?
Nous avons travaillé sur quatre secteurs stratégiques que sont l’aéronautique, le spatial, l’agroalimentaire et la santé. Concernant l’aéronautique, il faudra développer l’électrique, y préparer les entreprises, et que la Région soutienne des manifestations sur ce thème de l’ « avion électrique », cela pour préparer l’avion du futur. Dans un même temps, cet avion du futur développera une communication bord/sol et le wifi en cabine, ainsi nous préconisons une action collective avec l’IRT Saint Exupéry et une veille pour que les entreprises comprennent et suivent l’évolution de ces technologies. Pour cela, il faudra bien comprendre ce qu’Airbus et ATR attendent de la Région.
« Il faudra préparer les entreprises à l’avion plus électrique »
Vous vous êtes également penchés sur l’espace…
On parle beaucoup de satellites à propulsion électrique mais cette innovation change son architecture. Nous préconisons donc d’observer l’impact de cette technologie sur la construction de satellites et la manière dont les PME peuvent proposer des solutions aux maîtres d’œuvre. De même, il conviendrait de soutenir une action régionale sur les technologies pour lesquelles il existe une dépendance comme pour les systèmes intégrés vis-à-vis desquels nous sommes encore trop tributaires des Etats-Unis. Enfin, la Région devrait accompagner la structuration d’une filière de nano-satellites et de son business model.
L’agroalimentaire a aussi retenu votre attention…
Nous mettons notamment l’accent sur le développement de l’agriculture de précision en travaillant sur la biologie des sols, la sélection des plantes et leur génétique, l’utilisation des données satellites et l’optimisation des produits de protection pour permettre la bonne action, au bon endroit, au bon moment. Nous avons aussi préconisé une gestion de l’eau par des retenues d’eau et des techniques d’irrigation économes.
Du côté de la santé…
Nous recommandons d’accompagner la conception et la diffusion de technologies médicales innovantes, notamment dans le domaine de la miniaturisation, en les priorisant dans les appels d’offres. Il faudra aussi saisir de nouvelles opportunités de marché comme les aliments-médicaments, ou les technologies du maintien du patient à domicile.
Avez-vous commencé à songer à un potentiel axe de réflexion pour 2015 ?
Nous allons sûrement analyser les impacts de la fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Et il y a du travail !
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