De l’aide à l’installation de producteurs à la promotion d’une consommation locale en passant par la structuration des filières agricoles, le Conseil départemental de Haute-Garonne a défini sept grandes actions à réaliser d’ici 2022 pour développer les circuits courts. Bertrand Bagnéris, conseiller départemental de la Haute-Garonne, auprès des éleveurs bovins © Loic Bel – CD31
Réduire son empreinte carbone, améliorer la qualité de son alimentation et favoriser une économie plus juste envers les producteurs… Les raisons de consommer des produits frais et locaux sont multiples. Toutefois, les structures de production comme de distribution sont encore trop limitées pour que ce marché s’impose plus massivement. Afin de favoriser le développement des circuits courts, le Conseil départemental de la Haute-Garonne a adopté, ce mardi 26 mai, un plan d’actions global à mener d’ici 2022. Doté de plus d’un million d’euros, cet ensemble de mesures concrètes se donne pour mission de renforcer et structurer les filières locales mais également de mener une politique de sensibilisation et d’éducation à la consommation.
Se lancer dans un projet agricole n’est pas chose aisée. Surtout quand celui-ci s’accompagne d’une volonté d’échapper à des logiques de production intensive ou de s’inscrire dans une économie locale. Alors pour limiter les risques pris par les futurs exploitants, le Conseil départemental envisage de multiplier les espaces-test et de sanctuariser les ceintures maraîchères. « Ces espaces-test sont des terres que nous mettons à disposition des porteurs de projet pour qu’ils puissent l’éprouver en condition réelle, pendant un ou deux ans. Tout ce temps, ils seront accompagnés par des professionnels expérimentés. C’est également le moyen pour ces personnes, parfois en reconversion ou qui sortent de formation, de se confronter à la réalité d’un travail qui peut être difficile », explique Bertrand Bagneris, conseiller départemental et membre de la commission agricole. Afin de limiter la charge financière liée à l’acquisition de terres, le Département envisage de développer des programmes de location-vente ainsi que des périmètres de protection des ”Espaces Agricoles et Naturels”. Une mesure visant à neutraliser la pression de la promotion immobilière sur les terres cultivables.
Mais au-delà des difficultés liées à l’installation, se pose aussi la question des débouchés. Dans un premier temps, le Conseil départemental a prévu d’engager 390 000 euros par an pour construire des équipements structurants. « L’objectif est de déployer des outils mutualisables sur le terrain. Par exemple une légumerie, une presse à huile ou une semoulerie dans une région qui produit du blé. Cela se décidera en fonction des besoins et de l’activité du territoire », détaille Bertrand Bagneris.
Ces investissements seront complétés par une politique de démocratisation et de promotion de la consommation des produits locaux. Ainsi, trois projets pilotes seront expérimentés pour inciter les consommateurs à changer leurs pratiques alimentaires. « C’est une question d’éducation civique et populaire. L’idée est de faire comprendre qu’il peut être plus économique d’acheter un gros poulet fermier et de le cuisiner plutôt que de manger des plats préparés. De même, nous sommes dans une démarche pédagogique lorsque, dans les établissements scolaires, nous diminuons la part de viande au profit d’autres produits ayant de grandes qualités nutritives, comme les lentilles ou les pois chiches », développe Bertrand Bagneris.
Celui-ci est d’ailleurs convaincu que cette évolution est aussi profitable aux consommateurs qu’aux producteurs. « Les circuits courts permettent de transcender la valeur économique du travail de l’agriculteur. Grâce à la proximité des débouchés, celui-ci sera moins dépendant de l’évolution des cours du marché et pourra bénéficier de marges plus intéressantes que celles proposées par la grande distribution ».
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