Avec la crise sanitaire actuelle, l’économie a tourné au ralenti dans tous les secteurs de la ville. L’immobilier n’y fait pas exception et l’heure est la patience pour les acteurs du domaine à Toulouse.
Flambée des prix, taux de crédit élevés, les doutes subsistent concernant le marché de l’immobilier en cette période de crise sanitaire. Mais malgré les apparences, ce confinement aura eu des vertus insoupçonnées. Il aura mis l’accent sur de nouvelles envies de la part des acquéreurs et les professionnels des différentes branches de l’immobilier sont tous unanimes sur un fait : « Nous avons beaucoup de demandes. Après avoir vécu le confinement dans des espaces restreints, les gens veulent déménager et recherchent des jardins et terrasses. Malheureusement, ils n’ont pas les moyens », déclare Annie Sarzi, agente immobilière chez Ageco à Toulouse.
Même son de cloche pour Mikel Le Gall, responsable régional du courtier en crédits immobiliers Cafpi : « Plusieurs intervenants ont noté qu’effectivement il existe une forte demande pour s’éloigner de la ville. Les gens ayant testé le télétravail, ils sont prêts à faire des concessions de distance.»
Ces témoignages sont rejoints par celui de maître Fréderic Giral, notaire spécialiste des chiffres de l’immobilier en Haute-Garonne : « De plus en plus de personnes veulent une maison à l’extérieur de Toulouse après le confinement… C’est vrai que nous avons une forte demande en périphérie et non plus dans le centre de la ville. »
Si les conditions ont été assez difficiles pour les familles vivant dans des espaces restreints, ils ne pourront pas tous les améliorer par manque de moyens. L’arrêt économique qu’aura engendré le confinement aura pour conséquence de renforcer ces difficultés, cependant les spécialistes se montrent rassurant sur ce point.
Maître Fréderic Giral donne quelques précisions à ce sujet : «Les ventes qui se finalisent actuellement s’effectuent aux prix fixés avant confinement. Il est donc trop tôt pour prévoir l’évolution des prix. Nous devons observer sur le plus long terme.» Il ajoute : « Nous devons également attendre de savoir si les banques jouent le jeu avec les acquéreurs. Nous devons également regarder si les taux d’intérêts restent raisonnables. 2019 a été une année record en terme de ventes, un point sera fait à l’automne par rapport au prix.»
Mikel Le Gall va plus loin encore : « Nous avions tablé sur une baisse des prix mais nous nous dirigeons vers une stabilisation des prix.»
Stéphane Thépaut, agent immobilier affirme lui que le confinement aura eu un impact plutôt positif et que les transactions s’effectuent au même prix qu’il y a deux mois : « Il n’y a pas du tout de baisse du nombre d’achats. Nous venons par exemple de réaliser sept ventes en quinze jours. L’effet Covid-19 est atténué par le manque de biens. Nous avons énormément de demandes et rien à proposer. Un T2 datant des années 1970 s’est vendu à 180 000 euros dans le quartier Casselardit par exemple. Juste avant le confinement nous avons aussi vendu en périphérie, une maison de 70 m² à Lardenne pour 210 000 euros avec 100 000 euros de travaux.» En termes de location aussi, une hausse n’est pas envisagée pour l’instant selon Annie Sarzi.
Jaidi Maoulida
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