Innovation. Porté par ses élus pour favoriser le développement de start-up sur son territoire et répondre aux besoins de la collectivité, le Sicoval s’est doté d’un dispositif appelé “Territoire d’expérimentation”. Jérôme Bouscaut, chef du projet, en précise les contours.
Jérôme Bouscaut, quels sont les objectifs du dispositif “territoire d’expérimentation” ?
D’abord, de favoriser les relations entre les entreprises et la collectivité, de permettre aux start-up de tester leurs technologies en amont du marché. Ensuite, pour la collectivité, l’enjeu sera de faire rentrer de l’innovation en son sein et d’apporter de nouvelles méthodes de travail. Ce dispositif est ouvert à toutes entreprises portant une innovation.
Qui est à l’origine de ce projet visant à dynamiser le tissu économique du Sicoval ?
Ce dispositif est issu d’un travail commun entre les élus du Sicoval et la direction du développement économique. L’idée de base émane d’une constatation : la collectivité a, depuis 28 ans, investi dans les entreprises innovantes et les start-up, comme en témoigne la création de Prologue, la première pépinière de Midi-Pyrénées, puis de Prologue Biotech. Ce type d’accélérateur se multiplie, mais il manquait encore un moyen pour ces entreprises de passer de la start-up discrète à une reconnaissance de leurs futurs clients. L’idée que la collectivité pourrait être ce premier client a alors germé. Ainsi, nous devenons la référence client pour ces entreprises dont l’une des difficultés était justement de travailler avec une collectivité, car les temps de décision restent longs. Nous avons ensuite souhaité élargir ce dispositif à toutes les entreprises, pas uniquement à celle des pépinières. Cela leur permet de co-construire des solutions adaptées aux collectivités, de les tester et ensuite d’en démarcher d’autres. Le Sicoval a ainsi un effet levier.
Par quels moyens le Sicoval permet le développement de ces entreprises innovantes ?
Les projets présentés doivent répondre à des besoins de la collectivité. Le Sicoval est constitué de 11 directions différentes, la solution testée devra alors répondre aux besoins d’au moins une d’elles. De ce fait, le premier niveau va être l’accompagnement d’un référent identifié au sein de la direction qui suivra le projet durant la phase d’expérimentation et pourra faire du feedback à l’entreprise. De même, en fonction de l’expérimentation, le Sicoval pourra abonder par l’achat d’une expérimentation auprès des entreprises. Pour finir, la collectivité communique sur le dispositif afin de faire connaître ces entreprises.
Quels avantages revêt cette expérimentation pour les entreprises ?
Avant de démarcher les clients, cela permet de se confronter au terrain, de tester une innovation qui peut très bien fonctionner en laboratoire et rencontrer des problèmes dans le réel, qu’ils soient techniques ou organisationnels. Les solutions sont donc éprouvées en grandeur nature ce qui permet d’anticiper des difficultés environnementales ou d’utilisation et parfois, de se rendre compte que des produits ne sont pas totalement au point. L’avantage est donc de pouvoir maturer une innovation en conditions réelles avant de la mettre sur le marché.
« Depuis 28 ans, le Sicoval investi dans les entreprises innovantes »
Vous avez annoncé la mise en place de “Territoire d’expérimentation” à la fin de l’année dernière, quelles ont été les réactions des entreprises ?
Plutôt positives car elles se voient ouvrir le marché des collectivités qui reste très difficile à percer d’ordinaire, les petites entreprises ne parvenant pas à répondre aux appels d’offres. Notre dispositif, lui, est dimensionné à leur taille et à leurs capacités. J’ai l’impression qu’il s’agit d’une attente de ces start-up.
Qu’est-ce qu’une entreprise peut attendre du Sicoval en termes d’accompagnement ?
D’une part, l’aide sera technique puisque les projets sont suivis par une direction compétente et des experts en la matière pour apporter la connaissance du métier et du terrain en plus de leur expertise technique. D’autre part, l’accompagnement que moi, chef de projet, je peux apporter c’est-à-dire l’interface entre les entreprises et la collectivité, et le conseil quant à leur business modèle, leur démarchage…
Pour la première année de fonctionnement, combien d’entreprises seront accompagnées ?
Pour l’instant, nous travaillons avec quatre sociétés : Coovia (covoiturage quotidien et transport en commun), Connit (solutions électroniques et informatiques M2M), Linscription.com (gestion des inscriptions en ligne) et Sunwaterlife (systèmes de purification d’eau autonomes). Notre objectif étant d’en accompagner 10 cette année, durant en moyenne 12 mois. C’est le temps minimum nécessaire pour avoir des retours pertinents d’utilisateurs.
Le Sicoval a établi des thématiques prioritaires, quelles sont-elles ?
La Smartcity, les cleantech ou greentech (technologies vertes ou propres), les agro-biochaînes (agriculture de précision), la silver économie et les services aux populations.
Outre l’accompagnement technique, le Sicoval intervient-il en tant que financeur ?
Tout à fait. Il est très difficile pour une start-up d’endosser toute la responsabilité financière d’une innovation. Selon certaines modalités, nous leur permettrons ainsi de réaliser leur expérimentation dans de bonnes conditions. Les financements dépendent également des innovations testées, car certaines ont besoin de matériels plus lourds que d’autres. Le budget global du financement des entreprises sera voté en avril, mais je peux d’ores et déjà vous dire qu’il sera de l’ordre de 100 000€, ce chiffre n’étant pas définitif.
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