Emploi. Depuis juillet dernier, Serge Lemaître est le nouveau directeur de Pôle Emploi Midi-Pyrénées. Au terme de la Semaine de l’emploi, il revient sur l’événement et en profite pour effectuer un tour d’horizon du marché du travail régional.
Serge Lemaître, la semaine dernière avait lieu la Semaine de l’emploi, quel en est le bilan ?
Une cinquantaine d’événements (forum, ateliers, rencontres…) étaient organisés sur toute la région et les entreprises étaient au rendez-vous, puisque près de 700 d’entre elles ont participé, dont 200 sur Toulouse, offrant un volume de recrutement d’environ 4 000 postes en Midi-Pyrénées. De même, les demandeurs d’emploi ont été nombreux à se déplacer (près de 14 000 dans la ville rose). Globalement, le bilan est donc positif.
Pôle emploi a profité de cette Semaine de l’emploi pour rappeler ses actions auprès des entreprises…
Effectivement, car notre offre de services reste méconnue des TPE et PME. Nous leur avons donc montré que nous pouvions les accompagner dans leur recherche de salariés en définissant leurs besoins, en réalisant des études de postes, en présélectionnant leurs candidats, en leur proposant des mesures pour adapter les personnes à leurs postes… Car ne l’oublions pas, elles réalisent 80 % des recrutements, mais se débrouillent souvent seules.
Le volume d’offres d’emploi a été équivalent à l’année précédente sur la Semaine de l’emploi, mais de manière plus générale, Pôle emploi Midi-Pyrénées recense-t-il autant d’offres qu’en 2013 ?
À la fin septembre, nous enregistrons un peu plus de 100 000 offres, soit 5 % de moins que l’année dernière. D’abord parce que l’activité économique de certains secteurs est en diminution, ce qui amène les employeurs à moins recruter qu’initialement prévu. Ensuite, parce qu’en période de crise, les demandeurs d’emploi sont plus nombreux et les entreprises sont sollicitées directement par des candidatures spontanées, ce qui augmente le phénomène de baisse des offres à Pôle emploi. Il ne faut donc pas traduire la diminution de 5 % des offres par le fait qu’il y ait 5 % de recrutement en moins.
Et quel est le volume des offres non pourvues ?
Par offres non pourvues, il faut comprendre que l’employeur renonce à chercher faute de candidats et retire son annonce. Cela représente moins de 3 % des offres. Ce chiffre est peu élevé, en revanche, certains secteurs ont constamment des difficultés à recruter, tels les services à la personne, l’hôtellerie-restauration, l’industrie, infirmier, mécanique automobile…
« Un marché de l’emploi atone en 2015 »
Plus généralement, quelle est la situation du marché de l’emploi régional ?
Nous sommes toujours sur ce paradoxe propre à Midi-Pyrénées, à savoir que nous sommes une des rares régions à voir l’emploi salarié en légère progression (+ 0,2 % ce dernier trimestre), tout en enregistrant une hausse du chômage passant de 9,9 % à 10 %. Compte tenu de notre démographie régionale, les statisticiens estiment que pour faire baisser durablement le chômage, il faudrait une augmentation de l’emploi salarié d’environ 1,5 % à 1,8 %. Aujourd’hui, nous atteignons péniblement les 0,5 %.
Pour développer l’emploi, le gouvernement a mis en place un certains nombres de contrats aidés. Portent-ils leurs fruits en Midi-Pyrénées ?
Nous avons des objectifs régionaux. Nous devons atteindre 11 500 contrats d’accompagnement dans l’emploi (CAE) à la fin de l’année et nous sommes à 87 % du but. Nous visons les 3 300 emplois d’avenir et 85 % sont déjà signés. Par contre, nous avons des difficultés pour atteindre les 2 100 contrats initiative emploi (CIE) ou les contrats uniques d’insertion (CUI) fixés ; nous en sommes à 70 % de l’objectif. Sans ces contrats aidés, le chômage longue durée et celui des jeunes seraient encore plus élevés, donc oui, ils jouent leur rôle sans toutefois créer d’emploi direct.
Comment s’annonce 2015 ?
La croissance n’étant toujours pas au rendez-vous, nous resterons donc sur un marché de l’emploi régional atone, toujours tourné vers l’industrie, le service aux entreprises et l’agroalimentaire. L’emploi salarié restera stable mais qui ne suffira pas, à moyen terme, pour inverser la tendance actuelle et le chômage stagnera, voire progressera légèrement. Aucun signe ne permet d’affirmer le contraire.
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