En ces temps incertains d’élections municipales, les entreprises souhaitent peser dans le débat politique. Le Medef, principal syndicat patronal, formule ainsi ses vœux aux candidats à la mairie de Toulouse.
Pierre-Marie Hanquiez, président du Medef Haute-Garonne ©Loic BelEmploi, intégration, intergénération, pouvoir d’achat, solidarité, environnement, changement climatique… « Autant de défis qui se posent à notre société qui ne peuvent trouver leur solution sans l’entreprise », estime le Medef Haute-Garonne. Pour la seule ville de Toulouse, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en compte plus de 40 000. Un poids conséquent dans le paysage local. « Et si elles ne sont ni de gauche, ni de droite, ni du centre », comme le souligne l’organisation patronale, elles souhaitent peser sur les prochaines municipales en demandant des engagements aux divers candidats.
D’abord, sur le thème des transports. Le syndicat souligne les conséquences sur les entreprises des problèmes de mobilité sur l’agglomération toulousaine : non-respect des horaires, stress, défaut d’attractivité sont pour le Medef le résultat de la saturation des principaux axes routiers, du manque de parkings relais en bout de ligne de métro et d’un maillage insuffisant des transports en commun. Les entreprises étant contributrices du financement des réseaux de transports (Versement transport) et de leur usage (obligation de prendre en charge 50 % des titres de transport de leurs salariés dans les zones urbaines), elles revendiquent le droit d’être associées aux discussions en la matière : « L’Autorité organisatrice de la mobilité doit mettre en place une structure où siégeront les partenaires économiques afin d’être consultés quant aux évolutions de l’offre, de la politique tarifaire, du financement et de la qualité du service. » Le syndicat demande par exemple à accompagner l’élaboration de la Zone à faibles émissions (ZFE). Parallèlement, il souhaite voir se développer les infrastructures métropolitaines telles que la troisième ligne de métro « dans le respect des échéances et du budget », le prolongement du tramway jusqu’au Meett (le nouveau Parc des expositions), le contournement de la ville par l’Est et le Sud, voire même la faisabilité du RER toulousain. Sans oublier, la LGV Toulouse-Bordeaux, que le Medef estime nécessaire, mais dont il refuse d’être le financeur.
Huit entrepreneurs toulousains sur dix se disent également « ’préoccupés »’ ou « ’très préoccupés »’ par la fiscalité locale, selon un sondage du Medef 31 mené en 2019 auprès de 150 de ses adhérents. Versement transport, valeur ajoutée (CVAE) et foncier (CFE et TF) « représentant davantage que l’impôt sur les sociétés », s’indigne le Medef, qui cite une étude du cabinet Modal : en 2018, Toulouse Métropole arrivait en 2018 à la troisième position d’un classement sur la pression fiscale sur les entreprises par salarié, avec 2 498 euros de prélèvements. Ainsi, l’organisation patronale demande de plafonner la contribution des entreprises à 33 % des produits de la métropole et d’engager une trajectoire de baisse. Aussi, de ramener progressivement le taux de la CFE au niveau de celui d’une ville comme Lyon : « 28,62 % pour la cité rhodanienne contre 36,58 % pour Toulouse. »
Enfin, le Medef s’interroge quant à l’attractivité économique de la Ville rose. Il constate notamment des commerces de centre-ville en berne. Pour y remédier, les entreprises adhérentes du syndicat patronal demandent à être associées à toute réflexion en la matière, la définition d’un « ’plan local d’attractivité commerce »’ pourrait en faire partie. Dans la même optique, elles souhaitent voir aboutir le projet de réaménagement du quartier Matabiau. Il permettrait de créer un véritable quartier d’affaire, ce dont manque la ville selon l’organisation, « et d’ouvrir de nouvelles perspectives ».
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