D’après la dernière enquête de la Banque de France, l’économie de l’Occitanie se redresse plus vite que prévue, mais elle reste encore à la traîne par rapport à la moyenne nationale.
« Voilà une bonne surprise : les prévisions d’activité et d’investissement sont revues à la hausse », se réjouit Stéphane Latouche, le directeur de la Banque de France en Occitanie. Dans son enquête semestrielle, l’organisme a interrogé 1 500 entreprises régionales, tous secteurs confondus, employant plus de 180 000 salariés. Il en ressort que la reprise économique devrait être plus rapide et plus forte qu’attendue sur le territoire. Un rebond qui se confirme à l’échelle du pays, où, après quatre révisions à la hausse des prévisions de croissance de l’activité des entreprises, celle-ci devrait retrouver son niveau d’avant crise dès la fin de l’année.
Mais l’Occitanie est encore « très clairement en retrait de la tendance nationale, car l’aéronautique nous tire vers le bas », explique Stéphane Latouche. En effet, avec une hausse prévue de 11% du chiffre d’affaire du secteur pour le second semestre, « le chemin perdu l’an dernier (- 34% de chiffre d’affaire, ndlr.) ne sera pas rattrapé cette année ». Et il pourrait y avoir encore une période de « vache maigre » pour bon nombre d’entreprises aéronautiques, Airbus n’envisageant pas le retour à la normale de sa production avant 2023. C’est, par ailleurs, le secteur industriel qui a supprimé le plus d’emplois en Occitanie (- 10%), conséquence directe des nombreux plans de sauvegarde de l’emploi réalisés jusqu’en juin dernier.
D’autres moteurs de l’économie occitane tournent, eux aussi, encore au ralenti : les agriculteurs ayant fait de mauvaises récoltes et le tourisme d’affaire, de thermalisme ou de pèlerinage n’ayant pas fait le plein. En revanche, signe de bonne santé économique, le mouvement de hausse des investissements s’amplifie dans la région. Dans l’industrie comme dans les services. Au total, 650 millions d’euros devrait être placés par les entreprises occitanes cette année dans leurs capacités de production ou dans la recherche et le développement. « Cela représente une marge de manœuvre pour une croissance future », pari le directeur de la Banque de France Occitanie.
Le bât blesse en terme de rentabilité. Dans l’industrie par exemple, elle reste stable pour la moitié des entreprises de la région, mais augmente moins que prévu pour un tiers d’entre elles. « C’est en partie à cause des difficultés d’approvisionnement de certains matériaux, comme les puces dans l’informatique. Les entreprises absorbent leur surcoût sans forcément le répercuter entièrement dans leur prix, ce qui réduit leurs marges », traduit Stéphane Latouche. L’autre caractéristique économique du moment est la difficulté de recrutement que rencontrent certains secteurs, comme le bâtiment ou l’hôtellerie-restauration, en Occitanie comme ailleurs. « Il y a une inadéquation entre les compétences proposées et les besoins des entreprises… Et la courbe ne va pas en s’arrangeant », déplore, pour finir, le directeur de la Banque de France en Occitanie.
Commentaires