Surdiplômés par rapport à leurs postes, 22% des salariés sont en situation de déclassement professionnel dans la région Occitanie. C’est le troisième taux le plus élevé en France métropolitaine.
En 2017, sur les 1,8 million de salariés travaillant en Occitanie, 390 000 étaient en situation de déclassement professionnel. Cela signifie qu’ils sont surdiplômés par rapport aux postes qu’ils occupent. « Avec 22 % de salariés déclassés, la région affiche le troisième taux le plus élevé de métropole, derrière la Bretagne et la Corse », indique l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Celui-ci précise toutefois que l’écart est faible entre les régions. La position de l’Occitanie s’explique par un niveau de diplôme globalement plus élevé, car elle est « riche en emplois qualifiés de tous les niveaux, de cadres à ouvriers ». En effet, la présence de deux métropoles et l’importance de l’industrie aéronautique, spatiale et pharmaceutique, de l’ingénierie et de la recherche et développement requièrent des salariés diplômés.
Le déclassement touche 3 salariés sur 10 dans les professions ne nécessitant pas ou
peu de qualifications. « C’est notamment le cas chez les ouvriers et dans les services aux particuliers (aides à domicile, assistantes maternelles, serveurs…) », constate l’Insee.
La proportion est plus importante chez les détenteurs d’un diplôme de niveau Bac +3 ou Bac +4 non professionnalisant : 4 sur 10 occupent un poste moins qualifié que ce à quoi ils pourraient prétendre. Ils sont « moins prisés par les recruteurs, et ce d’autant plus que l’Occitanie compte un fort vivier de Bac +5 et docteurs », fait remarquer l’institut des statistiques. Le constat est encore plus amer chez ces diplômés-là quand ils ont moins de 30 ans : ils sont alors déclassés dans 6 cas sur 10.
Logiquement, quelle que soit la formation, « le déclassement décroît ensuite avec l’âge pour ne toucher qu’un salarié sur 10 autour de 60 ans ». Avec l’ancienneté et l’acquisition de compétences, les plus âgés peuvent accéder à un poste de qualification à la hauteur de leur niveau d’études, voire supérieur.
Au sein des nouvelles générations, « les discriminations liées à la nationalité ou au sexe ne sont plus les mêmes qu’auparavant », rapporte l’Insee. En dessous de 30 ans, être immigré n’est ainsi plus un facteur d’inégalité. Les femmes de cette tranche d’âge sont même moins souvent déclassées que les hommes. « Cela permet de relativiser l’importance du déclassement observé chez les femmes au sein de la plupart des professions souvent plus diplômées, elles ressortent mécaniquement davantage déclassées », rappelle l’institut.
Le déclassement est moindre à Toulouse et Montpellier, là où l’offre d’emplois est la plus vaste et la plus variée. « Lorsqu’on s’éloigne de ces pôles, le nombre d’opportunités se réduit : davantage de compromis à faire et donc de risques d’être déclassé », traduit l’Insee. En termes de secteur d’activité, les salariés sont fréquemment déclassés dans l’hébergement et la restauration qui offre de nombreux débouchés, mais essentiellement sur des emplois d‘ouvrier ou d’employé. « À l’inverse, peu ont de risques d’être déclassés dans l’enseignement et la santé ».
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