L’association des métiers de l’aéroportuaire tire la sonnette d’alarme face à la menace pesant sur plus de 8 000 emplois à l’aéroport Toulouse-Blagnac.
“Ce sont celles et ceux qui accueillent et renseignent les passagers, qui contrôlent leurs bagages, qui nettoient 24h/24 les aéroports et les avions, qui accompagnent les plus fragiles, qui travaillent dans les restaurants et les hôtels, qui préparent les repas pour l’avion, qui prennent en charge la détaxe des achats, qui mettent en place les dispositifs de sécurité sanitaire…”
Selon l’Association des Métiers de l’Aéroportuaire (AMA), avec “42% d’activité prévus pour cet été” à l’aéroport Toulouse-Blagnac, “plus de 8 000 emplois directs et indirects sont menacés et 3 000 emplois saisonniers n’ont pas été créés”.
A l’occasion d’une rencontre organisée à Toulouse avec Mickaël Nogal, député de la Haute-Garonne, l’AMA a tiré la sonnette d’alarme et demandé la mise en place d’un “plan spécifique pour les entreprises du secteur aéroportuaire”.
Selon l’association du transport aérien international, Iata, la pandémie aurait provoqué en 2020 “une chute de près de 66% du trafic passagers mondial”, les liaisons intérieures ayant “mieux résisté (-48,8 %) que le trafic international (-75,6 %)”.
Dans ce contexte, l’AMA soulève deux enjeux : “le maintien dans l’emploi des salariés faiblement diplômés, peu polyvalents, qui habitent sur des territoires riverains fragiles, et la capacité d’accompagner demain la reprise du trafic, ainsi que les projets porteurs de dynamisme”, pointant du doigt le risque que représente “l’interopérabilité des entreprises de sous-traitance” sur toute la chaine de valeur aéroportuaire.
L’AMA explique le fonctionnement d’un aéroport, une “plateforme segmentée” : “L’organisation des infrastructures, des process et des ressources d’un aéroport s’articulent autour des différents statuts des vols (internationaux, Schengen, domestiques)”, qui conditionnent “les circuits passagers, les habilitations et qualifications du personnel associé à la gestion de ce vol”. Les marchés de sous-traitance sont ainsi gérés “par lieu et par secteur, en fonction des plateformes et des métiers aéroportuaires”.
Selon l’organisation, en 2021, le trafic aérien “a plongé de 81 % à l’aéroport de Toulouse-Blagnac au premier trimestre par rapport à 2019”. Sur l’aéroport, qui concentre “près de 90 000 emplois directs et indirects soit 19% de l’ensemble des emplois privés et publics” de l’agglomération toulousaine, “1 970 entreprises sont en activité dont les entreprises des métiers de l’aéroportuaire”.
Face aux menaces sur l’emploi, l’AMA préconise d’avoir “les ressources capacitaires pour la reprise du trafic aérien, de sauvegarder les entreprises sous-traitantes et de ne pas aggraver les taux de chômage des départements riverains”.
Cela passerait par la mise en place d’un “dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD) spécifique” avec des “seuils adaptés à la reprise lente et irrégulière des activités aéroportuaires”, le “maintien de l’activité partielle exceptionnelle sans seuil de perte de chiffre d’affaires”, ou encore la création d’un “fonds de formation dédié aux métiers de l’aéroportuaire”.
Source : communiqué de presse
Laetitia Soula
Journaliste de presse écrite depuis plus de dix ans, Laëtitia Soula est rédactrice et photo-reporter. Polyvalente print et web, elle a également oeuvré comme secrétaire de rédaction et relations presse. Elle a travaillé pour divers titres de presse locale et collectivités territoriales (presse institutionnelle) à Paris, Marseille, en Bretagne, en Auvergne et dans le sud-ouest, avant de poser ses valises à Toulouse.
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