Président à la commission « Aménagement et Développement du Territoire » à la CCI de Toulouse, Bernard Farjounel est avant tout le PDG de la société Les Aménageurs Réunis. Mais comme Rome, il ne s’est pas fait en un jour. Portrait d’un homme pour qui le travail est un principe.
« Je suis particulier » se définit-il lui-même. Le verbe haut et le contact facile, Bernard Farjounel est un homme entier et sans réserve, « sûrement mes origines aveyronnaise », se justifie-t-il. A 60 ans, celui qui dirige aujourd’hui une des sociétés d’aménagement les plus connues, « Les Aménageurs Réunis » à Balma, se retourne et fait le bilan d’une vie de labeur. « Je suis issu de la terre ! Mon grand-père et mon père étaient agriculteurs et je me souviens encore sarcler le maïs avant d’aller en classe ! » Ne parlant qu’occitan à son arrivée à l’école, c’est à force d’efforts et de persévérance qu’il apprend le Français. Laborieux, le travail ne lui fait pas peur, et tel sera le cas tout au long de sa vie. Car depuis, Bernard Farjounel a fait du chemin. Amoureux de la terre, il a obtenu une Maitrise de Droit Privé puis un DEA de Droit Rural à l’Université de Toulouse. Mais, avide de connaissance, il intègre également Sciences Po et passe un nouveau DEA de Géographie. Travailler, il sait ce que cela veut dire, d’abord pendant ses études qu’il veut diplômantes, « j’’étais « pion » pour les financer », puis dans le monde du travail auquel il accède en 1980 quand il devient directeur local d’une société nationale d’aménagement (en Rhône-Alpes). Mais il démissionne, « après avoir monté les agences de Valence, de Grenoble et de Toulouse ». Il intègre alors une filiale « bâtiment » de la Société Générale des Eaux, qu’il quittera finalement pour créer sa propre entreprise en 1993, « Les Aménageurs Réunis ». Entrepreneur dans l’âme, il s’épanouit : « Je sais analyser les marchés et les vendeurs de terrains me font confiance », explique-t-il.
« j’ai besoin d’être actif, de me réaliser »
Homme de parole, il a su créer un réseau professionnel fiable et son instinct d’entrepreneur a fait le reste : « j’ai débuté en pleine crise économique mais j’ai travaillé à contre-cycle. Environ deux ans sont nécessaires pour monter un projet, c’était donc le moment idéal. » Pourtant, Bernard Farjounel débute son activité à son domicile mais sa volonté de fer et son professionnalisme lui permettent rapidement de développer sa société. Mais, ce boulimique de travail n’en a jamais assez, « j’ai besoin d’être actif, de me réaliser » : il sera membre du bureau de la CGPME, Vice-Président de la CCIT, président du Conseil d’administration de Ciléo Développement, du Crédit Mutuel (Balma), de l’AUAT, d’Invest In Toulouse, etc. « Je suis un agitateur d’idées » se plaît-il à dire, conscient de son hyperactivité professionnelle. Mais toujours sous pression, il a tendance à s’oublier, lui, même s’il trouve quelques moments de temps libre pour un match de rugby ici et là : « j’étais pilier droit à XIII en scolaire !» Sport qu’il a dû arrêter, son corps le rappelant à l’ordre : « A 16 ans déjà, j’avais des rhumatismes qui m’ont contraint à raccrocher ! » Aujourd’hui, c’est le temps qui passe qui lui fait prendre conscience que même amoureux du travail, tout homme à ses limites : « désormais, je me lève à 8h le matin alors que je faisais près de 60h par semaine ! » Incorrigible, il avoue tout de même rester au bureau tard le soir. Son projet aujourd’hui, à l’aube de ses 61 ans, « me survivre !» lance-t-il sourire aux lèvres, toujours prêt à provoquer non sans sens de l’humour certain ; et plus sérieusement voir la République et la laïcité résister à tous les assauts.
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