Pour Pierre-Olivier Nau, le président du Medef en Haute-Garonne, imposer un reconfinement national et fermer les commerces fait planer une menace « d’effondrement économique ».
« Même si nous avons lutté de toutes nos forces pour l’éviter, nous nous attendions à une telle mesure », concède Pierre-Olivier Nau, le président du Medef en Haute-Garonne. Pour lui, la décision annoncée ce mercredi 28 octobre par Emmanuel Macron d’imposer un reconfinement national est lourde de conséquences. « C’était une idée à exclure totalement, car elle fait peser un risque important d’effondrement économique », désapprouve-t-il.
Pour le représentant des patrons locaux, le choix d’un reconfinement national menace directement toutes les filières dépendantes de l’accueil du public. En premier les commerces, les bars et les restaurants du centre-ville. « Ces entreprises, qui incarnent le dynamisme économique des villes sont confrontées à des risques importants de faillite. Elles sont sous perfusion depuis des mois et, aujourd’hui, elles n’ont plus la capacité d’emprunter pour assumer leurs charges. On aurait pu ne pas les fermer », détaille-t-il.
Par ailleurs, Pierre-Olivier Nau s’inquiète d’un « choc psychologique » lié au confinement et de ce qu’il appelle un « effet de halo ». Une spirale négative où toute l’économie est dans un état de sidération : les consommateurs n’ont plus envie d’acheter, les ventes chutent, les entreprises restreignent leurs commandes et produisent à minima. Pour lui, il est donc important que la « machine France » reparte au plus vite. D’autant que celui-ci en est convaincu : « Les entreprises savent prendre leurs responsabilités et organiser la mise en œuvre des mesures sanitaires. »
Néanmoins, Pierre-Olivier Nau prend acte de la situation et rappelle qu’il est aussi fondamental de travailler sur “l’après” que d’accompagner les entreprises. « Il y a déjà des faillites. Il faut augmenter les fonds de solidarité, donner un accès rapide aux programmes de soutien et, surtout, engager ces mesures jusqu’au mois de juin 2021. Nous n’avons aucune visibilité en matière de chiffre d’affaires sur les six mois qui viennent, il faut donc que l’État nous épaule sur toute cette période avec des mesures les plus lisibles possible. Que ce soit par l’exonération des charges ou par des dispositifs de chômage partiel », plaide le représentant du Medef qui croit fermement à la capacité de résilience de la ville de Toulouse. Par ailleurs, celui-ci préconise la création d’un crédit d’impôt permettant aux bailleurs de ne pas facturer leurs loyers aux professionnels.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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